Le pouvoir des arbres

Imaginez-vous au milieu des bois. Les feuilles crissent sous vos pieds. Les brindilles craquent. Vous entendez le vent se faufiler entre les branchages. Vous respirez l’odeur de l’humus. Vous levez les yeux et admirez les feuilles jaunes, mordorées, brunes, habillant les troncs, qui bientôt seront nus. Ne vous sentez-vous pas déjà plus détendu ? Plus serein ?

Les arbres ont une influence bénéfique sur notre santé. On s’en doutait. La science le prouve aujourd’hui.

Forêt contre stress

De récentes études ont démontré que de simples promenades en forêt pouvaient permettre un accroissement de  la « vigueur », une diminution de l’anxiété, de la dépression, ou de la colère, un renforcement de l’immunité…

Une étude publiée en 2004 a montré que le sang des personnes ayant marché dans les bois contenait un taux de cortisol -l’hormone du stress- plus réduit que celui des personnes ayant parcouru la même distance en ville. Il semble donc que les arbres et la forêt soient de bons agents naturels anti-stress.

Les bienfaits de la sylvothérapie

De manière générale, la sylvothérapie, c’est-à-dire la thérapie par les arbres, peut conférer un sentiment de bien-être. Ceci grâce à l’énergie transmise à notre organisme par ces végétaux majestueux.

Selon certains scientifiques, l’interaction avec les arbres permettrait même d’améliorer le fonctionnement cognitif et émotionnel, en particulier chez les plus jeunes. Les enfants souffrant de déficit d’attention seraient ainsi apaisés et augmenteraient leur seuil de concentration, au contact des arbres.

Au Japon, on soigne déjà avec les arbres

Les bienfaits distillés par les arbres n’ont rien de nouveau. Au Japon, la sylvothérapie est même officiellement reconnue comme une thérapie. On l’appelle « shinrin-yoku ». Littéralement « bain de forêt ».

Plus globalement, on soignait déjà grâce aux arbres au 19e siècle. A l’époque, leurs bienfaits venaient en aide aux personnes atteintes de maladies respiratoires. Plus loin encore dans le temps, on retrouve les rites anciens des prêtres celtes qui entraient en empathie avec les arbres par des contacts physiques. « On utilisait par exemple l’arbre à clous pour la fécondité ou encore l’arbre à loques pour la guérison. Véritable lien entre le ciel et la terre, l’arbre servait aussi à faire monter l’âme des morts aux cieux : on y accrochait une photo, ou encore on plantait un arbre lorsqu’une personne mourrait. Les arbres devenant des êtres humanisés, ils servaient autant à aider qu’à se venger», explique la naturopathe Laurence Monce, sur Business O Féminin.

Aujourd’hui, la tendance est plutôt au « tree hugging », très à la mode aux États-Unis et en particulier en Californie.

Pour aller plus loin : les « mises à l’arbre »

Mais l’expérience peut aller plus loin. Sans avoir besoin de traverser l’Atlantique. A Cahus, dans le Lot, Pierre Capelle organise depuis plus de vingt ans des ateliers de « mise à l’arbre ». Il guide les visiteurs d’un jour, pour les aider à entrer en communion avec les arbres. Noyer, figuier, chêne, poirier, noisetier, n »importe. Les vécus sont très variés. Pour certains, l’expérience est peu fructueuse. Ils ne ressentent quasiment rien. Un léger vacillement tout au plus. D’autres se sentent soudain apaisés, envahis d’un sentiment de bien-être, délestés de leurs tensions et/ou de leurs douleurs. Pour d’autres encore, l’expérience est plus intense et s’apparente à une véritable transe. Pierre Capelle documente d’ailleurs soigneusement toutes ces « mises à l’arbre », grâce à des vidéos et des petits cahiers, dans lesquels les visiteurs consignent leurs expériences et leur ressenti. Pour Pierre Capelle, la communion peut être telle que l’homme a l’impression de ne faire plus qu’un avec l’arbre.