Un vieille armoire, de la vaisselle aux motifs passés et une ribambelle de souvenirs empreints de nostalgie. Voilà ce dont on hérite souvent de ses grands-parents. Mais il s’avère que papy et mamie nous lèguent aussi une poignée des traumatismes.
Comment les non-dits se transforment en traumatisme familial
Plusieurs études ont montré que les traumatismes pouvaient se transmettre de génération en génération. On sait qu’un père ou une mère peut le transmettre à son enfant, en évitant le sujet, ou en détournant le regard quand il est abordé. C’est le stade du non-dit. Il ne faut pas s’arrêter là car « nos souffrances ne datent pas forcément de nos parents, mais d’un temps bien plus lointain », souligne, dans le Figaro, Anne Ancelin Schützenberger, qui a beaucoup travaillé sur la psychogénéalogie. A la première génération, on n’en parle pas. A la deuxième, c’est un secret de famille. A la troisième, cela devient un « impensé généalogique », explique-t-elle.
Il semblerait que le traumatisme soit souvent lié à un événement historique marquant : la Seconde Guerre mondiale, la Révolution… « J’ai eu un patient qui, autour du 21 janvier, jour anniversaire de la mort de Louis XVI, voyait apparaître sur son cou un collier de boutons », raconte-t-elle.
Une étude menée par une équipe de l’hôpital new-yorkais Mont-Sinaï a ainsi affirmé que le traumatisme de l’Holocauste avait été transmis à la génération suivante. Les résultats de l’étude ont montré que chez les personnes juives qui avaient été enfermées dans des camps ou qui avaient dû fuir durant la Seconde Guerre mondiale, le taux de cortisol, l’hormone qui permet de réguler le stress, était particulièrement bas. Caractéristique que l’on retrouve aussi chez leurs enfants, mais pas chez les juifs n’ayant pas vécu cette expérience traumatisante, ni chez leur descendance.
Des blessures psychologiques transmises par les gènes
« S’il y a un effet de transmission d’un traumatisme, il se trouve dans un gène lié au stress qui façonne la manière dont nous faisons face à notre environnement », explique au Huffington Post Rachel Yehuda, qui a dirigé l’équipe des chercheurs.
Les scientifiques se penchent de plus en plus sur le phénomène de transmission génétique des traumatismes. On appelle cela l’hérédité génétique. Certaines expériences pourraient modifier la façon dont nos gènes s’expriment. Une théorie que vient appuyer une étude de l’EPFZ (Ecole polytechnique fédérale de Zurich) et de l’Université de Munich, publiée dans Nature Neuroscience, et qui montre comment des souris soumises à des situations stressantes transmettent à leur progéniture une crainte moindre des espaces ouverts et de la lumière.
Certains chercheurs émettent tout de même des réserves. « Vous avez peut-être l’impression que le vécu de vos grands-parents vous affecte génétiquement à tous les coups et que ça peut faire tilt comme une madeleine de Proust. En réalité la transmission est quand même l’exception », affirme Ariane Giacobino, privat-docent au département de médecine génétique et développement de l’Université de Genève, dans le Temps.
Dans bien des cas, ces effets transgénérationnels existent mais ne consistent pas en un trait de caractères acquis, explique de son côté Marcus Pembrey, professeur émérite à l’Institut de la santé infantile de Londres. Les caractéristiques héritées peuvent être similaires ou complètement opposées.
Comment guérit-on de ce mal ?
Sommes-nous condamnés à subir les expériences traumatiques de nos ancêtres. Si leur transmission génétique était avérée, de nouvelles thérapies basées sur la déprogrammation des gènes, déjà en marche dans les traitements contre le cancer, pourraient voir le jour.
D’autres solutions visent à traiter l’aspect psychologique de ce fâcheux héritage. Anne Ancelin Schützenberger a par exemple développé un outil appelé le génosociogramme. Il s’agit d’une sorte d’arbre généalogique agrémenté de liens de couleurs qui unissent les membres de la famille et permet d’indiquer les pertes, les deuils, les changements de vie, les accidents, les réussites professionnelles, etc. Avoir sous les yeux toute son histoire familiale pourrait provoquer un choc émotionnel libératoire.
Francine Shapiro, psychologue américaine, a développé de son côté la thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing). Elle consiste en la réactivation d’un souvenir, réel ou imaginé, pour créer ensuite de nouvelles connexions afin de relocaliser ce souvenir dans un tiroir où il n’est plus chargé de la même émotion.
Tout un programme ces transmissions transgenerationnelles avant certaines fois la possibilité de se transcender et de transmettre.
Un travail thérapeutique, énergétique ou bien encore une attache autour des constellations familiales peuvent venir éclairer les traumatismes hérités des générations précédentes.
Souvent se rejouent les mêmes schémas à travers ce que mettent en place à travers les archétypes psychologiques de la génération présente
Un genogramme peut aider à la compréhension de ce qui se trame dans la vie, dans la perception du sujet qui consulté
Anne Ancelin Shutzenberger, dans son ouvrage, Aie mes ayeux ! vient clarifier les mécanismes qui sont en jeux, en « je » au sein de cet héritage familial
Guy Ausloos, Guy Hardi, educateur de métier dans son livre, S’il te plaît ne m’aide pas offrent des point d’éclairage précieux.
Très troublant.
Bonjour Harrault,
ce phénomène n’est en effet étudié que depuis récemment et pose bien des questions. Merci pour votre commentaire.
« Eva Zimmermann, psychologue à Fribourg, a développé de son côté la thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) ». Non, ce n’est pas cette personne qui l’a inventée, même si Shapiro qui s’en vante l’a aussi « récupérée du travail qu’elle a fait avec les Andreas au canada…
Pusieurs personnes au même moment ont eu cette intuition du lien entre les MO et la libération des traumas (moi y compris, hahaha ) et les Toltèques l’utilisaients déjà (Maud Sejournant a remis à l’ordre du jour cette pratique) mais l’appellation EMDR revient à Shapiro
Rendons à Cesar…
Bonjour MOB,
Merci pour cette rectification. Nous allons tout de suite corriger l’article.