On a parfois “la peur au ventre”, “l’estomac noué”, on a « des tripes » ou bien du mal à digérer une mauvaise nouvelle… Le ventre a donné naissance à beaucoup d’expressions, et ce n’est pas un hasard ! Bien des médecines ancestrales l’ont d’ailleurs noté : le lien entre notre ventre et nos émotions est indéniable.
Parler du ventre, et donc principalement de notre intestin, c’est parler d’un organe incroyable :
- déroulé et mis à plat, il fait 8 mètres de long et s’étend en moyenne sur 200 m2. Beurk. S’il est si grand, c’est qu’iI est très plissé, ce qui permet d’accroître la surface d’absorption des nutriments.
- il contient 200 millions de neurones et 100.000 milliards de bactéries, soit 160 espèces.
- ces bactéries font que nous libérons 700 ml de pets chaque jour.
Notre deuxième cerveau joue avec nos émotions
En fait, le ventre est même notre “deuxième cerveau”. Eh oui, cet organe influe sur notre état psychique. “Du point de vue embryonnaire, les cellules nerveuses du système nerveux entérique (SNE) ont la même origine que celles du « cerveau principal ». A un certain moment du développement de l’embryon, les cellules nerveuses du cerveau se séparent du cerveau, et migrent vers le ventre pour former le système nerveux entérique, entérique pour intestinal » explique Isabelle Simonetto, docteur en neurosciences.
C’est un documentaire de Cécile Denjean, ‘Le ventre, notre deuxième cerveau », diffusé en 2013 sur Arte, qui a fait le point sur des recherches très récentes menées sur l’influence du ventre sur le cerveau.
Les chercheurs se sont aperçus par exemple que notre cerveau entérique, celui du ventre, produisait 95 % de la sérotonine, un neurotransmetteur qui participe à la gestion de nos émotions. Et si l’on savait que nos émotions pouvaient agir sur notre digestion – un coup de stress, et vous voilà un habitué des toilettes – on découvre que l’inverse est vrai aussi : notre deuxième cerveau joue avec nos émotions. En effet, la sérotonine rythme le transit intestinal et régule le système immunitaire. Or, une petite partie de cette sérotonine passe dans la circulation sanguine et remonte jusque dans notre tête. Et là elle va pouvoir agir sur les neurones de notre cerveau qui, eux aussi, se servent de la sérotonine comme messager mais pour d’autres tâches, comme la régulation de nos émotions !
Des espoirs thérapeutiques
Par ailleurs, « on s’est aperçu que la maladie de Parkinson, qui s’attaque aux neurones du cerveau, s’en prend aussi à ceux du ventre », explique Cécile Denjean dans le Monde. Cette maladie neurodégénérative démarre longtemps avant que les premiers troubles moteurs n’apparaissent. Or, quand les tremblements surviennent, il est trop tard puisque 70 % des neurones sont déjà détruits. Si on arrivait à diagnostiquer Parkinson dix à vingt ans plus tôt par une simple biopsie intestinale de routine, cela pourrait permettre d’anticiper sur la destruction de neurones », estime la documentariste. Au CHU de Nantes, des médecins confirment qu’une simple biopsie intestinale peut diagnostiquer la maladie de Parkinson.
BONJOUR
pourquoi les intestin bougent