Ce matin-là, les résidentes semblent fatiguées. L’une somnole sur son fauteuil. L’autre s’agite, ne prêtant que peu attention aux petites bêtes poilues qui se promènent sur la table de la salle d’animation de l’Ehpad des Capucins, à Gray dans la Haute-Saône. Lapins, gerbilles, cochons d’Inde et chinchillas sautillent docilement. Titeuf, le chien, gambade autour des résidents.
L’association de zoothérapie de Côte-d’Or (Azco) intervient depuis quatre ans dans cette maison de retraite. Et cette activité ne semble avoir que du bon.
Bon pour les résidents, bon pour les soignants
La médiation animale stimule les résidents et les incite à communiquer. « Certaines personnes âgées ont du mal à se déplacer car elles ont peu de mobilité, explique Hélène Ferreira, l’animatrice de l’Ehpad. Lorsque le kinésithérapeute vient les voir pour les faire travailler, elles ne peuvent pas se baisser à cause de leurs douleurs. Mais celles-ci disparaissent souvent lorsqu’il faut se baisser pour caresser le chien ! »
Stéphanie Blanchard, intervenante en médiation animale de l’Azco ajoute : « D’autres personnes, qui ont l’habitude de somnoler une bonne partie de la journée et sont peu réactives, s’éveillent au contact des animaux. »
Ces séances de médiation animale sont également profitables pour le personnel soignant. « Ils essaient souvent de passer par la salle d’animation lorsque nous sommes là, indique Stéphanie. C’est agréable pour eux de voir les résidents alertes et communicatifs. »
Aux petits soins des compagnons poilus
Les séances, individuelles ou en groupe, durent une heure environ. Parfois, elles sont exclusivement axées sur le contact et la relation avec les animaux. Le seul fait de pouvoir les toucher, de sentir leur présence, fait du bien aux personnes âgées. D’autres fois, des activités ou des jeux sont organisés. « Quand nous apportons un jeu de memory, cela peut paraître surprenant, mais les participants y arrivent mieux avec la présence des animaux pour les stimuler », poursuit Stéphanie.
L’association apporte une attention particulière au bien-être de ses bêtes. Si elles se montrent réticentes au moment de participer aux ateliers, elles peuvent rester tranquillement dans leur cage. Plusieurs équipes d’animaux se relaient, de façon à ce que les bêtes ne participent pas à plus de deux ateliers par semaine et ne soient pas trop fatiguées ou stressées.
La médiation animale a du chien
La médiation animale peut aussi avoir lieu à l’hôpital, auprès de publics jeunes ou adultes, dans les crèches, en périscolaire, dans les centres spécialisés ou encore en milieu carcéral (voir notre livre « Des animaux pour rester des hommes »).
Les ateliers se déroulent toutes les semaines, tous les quinze jours, tous les mois… C’est fonction du budget des établissements, car les participants, eux, en redemandent !