Certes, les billets de train sont bien subventionnés par l’État en France. « En 2018, un TER recevait une subvention de 27,3 euros par kilomètre, alors que l’Allemagne ne dépensait que 8,86 euros par kilomètre » parcouru par ses trains, disait à France TV Info Yves Crozet, économiste des transports et professeur à Sciences Po.
Mais le réseau ferroviaire, lui, souffre d’un sous-investissement chronique. Selon un rapport sénatorial de mars 2022, « l’âge moyen du réseau national (29 ans) reste nettement plus élevé qu’ailleurs en Europe (17 ans en Allemagne) », et « les investissements consacrés à sa régénération sont notoirement insuffisants ». « Notre pays devient un frein au développement de l’espace ferroviaire européen », expliquent même les rapporteurs. Diable, nous voilà la risée de nos camarades.
Prenons soin des petites lignes de train
Un exemple ? « La situation devient critique pour la signalisation, qui n’est plus aux normes européennes et se retrouve en cause dans les trois quarts des défaillances d’infrastructure et donc de retard », explique le média Basta.
Mieux vaut tard que jamais : l’État a annoncé qu’il débloquait 100 milliards pour le train sur 17 ans. « Les nombreux cris d’alerte sur la dégradation du réseau ferroviaire semblent finalement avoir été entendus », a réagi le Réseau Action Climat (RAC). L’ONG reste prudente : « Des interrogations subsistent néanmoins sur la place accordée aux petites lignes de train et aux trains de nuit, deux maillons pourtant indispensables pour se déplacer au quotidien et sur de longues distances. »
Comment l’État compte-t-il financer ce plan ? Déjà en s’arrangeant avec les collectivités. Et puis, a indiqué la Première ministre Élisabeth Borne : « Nous souhaitons également mettre à contribution les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre comme l’aérien et ceux qui dégagent des profits importants comme les sociétés d’autoroute ».