Sans batterie, tout le monde sera bientôt démuni ? À partir de 2035, la vente de véhicules neufs à moteur essence ou diesel sera interdite dans l’Union européenne. Face à cette échéance, le développement des véhicules électriques va aller croissant et avec lui le besoin en batterie. Mais comment remplir la demande ? En recyclant au maximum, pardi. Un gain écologique, aussi bien qu’économique.
Actuellement, 60 % du poids des batteries de véhicules électriques sont recyclés, selon une étude publiée en 2021 par l’Institut des Futurs durables, associé à l’Université de technologies de Sydney. Mais il serait « techniquement possible » de récupérer jusqu’à 90 % les quatre métaux (lithium, cobalt, nickel, cuivre) qui composent ces batteries. Cependant, « il manque des motivations économiques ou règlementaires qui pourraient encourager l’utilisation de matériaux recyclés », souligne l’institut.
Un potentiel énorme
D’après lui, le potentiel du recyclage est énorme. Il pourrait aider à réduire la demande mondiale en 2040 de 25% pour le lithium, 35% pour le cobalt et le nickel et 55% pour le cuivre. Un gain très important pour l’environnement, à coupler avec l’allongement de la durée de vie des batteries.
Le marché du recyclage des batteries de véhicules électriques connaît dans tous les cas une croissance exponentielle. L’institut Veolia – associé à l’entreprise du même nom – estime que le poids des batteries de véhicules électriques éligible au recyclage devrait passer de 200 000 tonnes en 2021 à 7 millions de tonnes en 2035. Pour recycler une batterie de voiture électrique, il faut extraire et séparer les matériaux qui y sont renfermés. Cela s’effectue d’abord par une étape de broyage ou de chauffe. Puis les différents métaux sont séparés par le feu ou par la chimie. La procédure permet d’obtenir des poudres et des lingots de matières premières.
À allier avec la réduction de la taille des batteries
Mais même avec un taux de recyclage allant croissant, ces batteries auront toujours un impact sur l’environnement. En plus du recyclage, il est nécessaire de limiter la taille de ces batteries et donc la puissance et le poids des véhicules, comme nous l’avait d’ailleurs expliqué en septembre Aurélien Bigo, chercheur sur la transition énergétique des transports.