Les trains qui, en roulant, ne rejettent ni CO2, ni particules fines mais… de l’eau. C’est le principe, séduisant, des trains à hydrogène. Et si on en parle beaucoup ces dernières semaines, c’est parce que début mars la Bourgogne-Franche-Comté est devenue la première région de France a en officialiser l’achat.
Plus spécifiquement, il s’agit de trois TER bi-mode – ils peuvent aussi fonctionner à l’électricité – pouvant atteindre 160 kilomètres/heure, transporter 220 passagers, le tout avec une autonomie de 400 à 600 km. Trois autres régions sont partantes et aimeraient expérimenter le train à hydrogène : Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est et Occitanie.
Concrètement, cette technologie permet de produire de l’électricité à bord, grâce à une pile à combustible alimentée par un réservoir d’hydrogène (H2). Une alternative intéressante car si 80 % des trains sont à traction électrique, les 20 % restants sont des trains fonctionnant… au diesel (et qui pour la plupart circulent en zone urbaine).
Tout un écosystème est créé : autobus, trains…
C’est tout un écosystème qui est en voie de création dans la région. En plus des trains, celle-ci a fait l’acquisition de cinq bus fonctionnant à l’hydrogène. Et EDF va créer une station à hydrogène locale pour approvisionner, entre autres, les trains et les bus. Un investissement global de 100 millions d’euros.
L’hydrogène peut être produit de multiples façons. On peut par exemple utiliser l’électrolyse qui va permettre de produire à partir d’eau (H2O), de l’oxygène (O2) et de l’hydrogène (H2). Le point fort du projet auxerrois est d’alimenter cette électrolyse par des sources d’énergies renouvelables locales : éoliennes et barrages dans le Morvan.
Pourquoi on est rassuré
L’hydrogène peut être une source d’énergie intéressante, à condition qu’elle soit verte… Produire de l’hydrogène est extrêmement énergivore, et donc polluant. La majeure partie est produite principalement à partir d’énergies fossiles. Ainsi, celui produit par vaporeformage de méthane émet énormément de dioxyde de carbone. 26 % du CO2 émis par l’industrie française provient de sa production d’hydrogène !
“L’hydrogène est utilisé aujourd’hui surtout comme un produit de base pour le raffinage pétrolier et la production d’engrais de synthèse, des activités également à l’origine d’importantes émissions de gaz à effet de serre”, précise le Réseau Action Climat.
Faire rouler des trains à l’hydrogène, pourquoi pas. Encore faut-il trouver des sources d’énergie renouvelable pour le produire. Et se concentrer, avant tout, sur la réduction de la consommation d’électricité…