Produite en très petite quantité dans les hauts plateaux tibétains, himalayens et surtout mongols, la précieuse laine de cachemire brut se récolte une fois par an au printemps lors de la mue des chèvres, Capra hircus, pour les intimes. Une chèvre produisant en moyenne 130g de cachemire par an, il en faut par conséquent au moins six pour un seul pull. Après la récolte, les poils sont triés, nettoyés et tissés en fils avant d’être exportés puis transformés et vendus par des marques occidentales haut de gamme.
L’augmentation de l’offre a de fortes répercussions sur l’écosystème : en agrandissant leurs troupeaux pour faire face aux besoins de la production, les bergers sont confrontés à la désertification des plateaux. Pour trouver de l’herbe, ils montent toujours plus haut et doivent ainsi faire face à un climat plus rude, mettant en danger leurs troupeaux.
Pour satisfaire la demande, le Chine a pris le relais. Elle produit désormais 75% du cachemire mondial et a même été jusqu’à cloner des chèvres capables de donner jusqu’à un kilo de cachemire par an. La Chine peut donc désormais vendre cette laine à un prix moindre aux enseignes de la grande distribution.
Et cela ne suffit à pas à satisfaire la demande. Le prix du cachemire brut a augmenté de 12% cette année, et risque de continuer à grimper. Côté consommateur, que peut-on faire ? Ressortir la bonne vieille doudoune, moins seyante en société. Ou se tourner vers quelques enseignes (telles que Ftc Cashmere), qui proposent des produits en cachemire issus du commerce équitable, plus chers, certes, mais plus durables.