Comment rencontrer des gens, échanger, partager, lorsque l’on vit dans un petit village de l’Hérault et que l’on a pas de voiture, ou que l’on est trop vieux ? Eh bien, c’est difficile. Surtout que dans ce territoire très rural qui rassemble soixante-dix-sept communes, les associations, services, équipements sont bien souvent concentrés dans des bourgs centres, parfois à 40 km de bourgades peu peuplées.
Pour pallier l’isolement que peuvent vivre certaines personnes précaires, il y a, entre autres, Roul’Contact, une aide sociale itinérante proposée par l’association Terre Contact, basée à Gignac. On le voit arriver de loin, ce camion orange et vert, sans se douter de tout ce qu’il transporte : un barnum, des jeux, une épicerie et même un four à pain.
“Roul’Contact : c’est un support à la rencontre et à l’échange entre les habitants, un lieu d’accès à des ressources, à de l’information et à de l’aide alimentaire, pour des communes un peu éloignées des bourgs centres”, résume Raphaël Beau, l’un des animateurs. Concrètement ? Toutes les deux semaines, le camion passe quelques heures dans cinq villages de l’Hérault – Nébian, Pouzols, Fontès, Bélarga et Puéchabon – et propose des activités : pizzas, céramique, argile, peinture, jeux… De l’animation sociale classique dont Terre Contact est spécialiste depuis presque vingt ans, mais en version itinérante. Aujourd’hui, l’asso compte quatorze salariés. Claire Bernado, cofondatrice, se souvient : “À la naissance du projet, il n’y avait que des bénévoles, on allait dehors sur les places, avec une planche, des tréteaux et de l’argile. Nous étions un petit groupe de personnes qui avait envie de ne pas cloisonner les choses, que tout le monde puisse se retrouver : ados, parents, personnes seules… Et on proposait donc des attractions autour de supports d’activités.”
L’épicerie sociale et solidaire, pour « reconnecter avec du collectif »
Autant d’activités qui permettent de créer le dialogue et le partage entre voisins, ou entre membres d’une même famille. “Des parents nous disent : “c’est chouette, parce qu’à la maison, on ne se permet pas de faire la cuisine ensemble parce qu’on est pris dans le quotidien, que ce n’est pas évident de prendre le temps”, souligne Raphael. Pas évident, non plus, lorsqu’on est très précaire, et que cette précarité enferme et isole.
Et justement, l’autre volet de Roul’Contact, en plus de l’animation, c’est l’épicerie pour tous, qui peut être un “point d’entrée pour reconnecter avec du collectif”, selon Raphaël. Car contrairement à l’aide alimentaire classique réservée aux personnes précaires, cette épicerie est ouverte à tout le monde. Une visite à un assistant social permet d’obtenir un tarif réduit, mais rien ne distingue un acheteur d’un autre, à part le prix payé en caisse. Et la qualité est au rendez-vous : l’association vend des produits de producteurs et d’artisans locaux.
Enfin, le camion Roul’Contact est aussi un « lieu ressource ». “On ne fait pas d’accompagnement mais on sait orienter les gens vers une assistante sociale ou vers des services. Dans les campagnes, les gens ne savent pas forcément qu’ils ont des droits, par exemple le droit au logement”, rappelle Claire. Leur prochain projet : installer un point informatique pour que tout le monde puisse se connecter à internet.
Super initiative, mais comment la financer ?
Bonjour,
si vous souhaitez faire un don à l’association, vous pouvez vous rendre sur https://www.paypal.com/donate/?token=bspf67Kg9WSA4_z24QemjSEqR08jwrFUzJlIHzuBOm_FZltwLXmCjs4Ifl-GjrEPNUyrnW&country.x=CA&locale.x=fr_CA