Il y a un livre: Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi, de Jean-Christophe Rufin (éditions Guérins).
Il y a un film: «The way, la route ensemble», une comédie dramatique d’Emilio Estevez.
Il y a aussi pas mal de questions qui nous viennent à l’esprit. Mais qu’ont-ils donc tous avec le chemin de Compostelle ? Les pèlerinages seraient-ils devenus tendance ? En 2012, plus de 192 000 pèlerins sont arrivés jusqu’à Santiago de Compostela, en Espagne, et ont obtenu leur attestation officielle. S’y ajoutent tous ceux qui n’ont fait qu’une partie du chemin, long de quelques 1500 kilomètres en principe !
Rappelons tout de même aux néophytes que tout au long du Moyen-âge, Saint-Jacques-de-Compostelle fut le plus important de tous les pèlerinages européens. Les quatre principales routes de pèlerinage pour Saint-Jacques-de-Compostelle commençaient à Paris, Vézelay, Le Puy et Arles, et chacune d’entre elles comportait un certain nombre de routes secondaires.
Pour résumer, la conquête de Jérusalem par le calife Omar, en 638, rendit hasardeux le traditionnel pèlerinage des chrétiens en Terre Sainte. Celui de Saint-Jacques-de-Compostelle s’imposa en alternative. Dans cette ville espagnole, l’on découvrit aux alentours de l’an 800 la tombe de l’apôtre Saint-Jacques-le-Majeur, qui apporta le christianisme dans la péninsule ibérique. Pour le reste de l’histoire, jetez un coup d’oeil au site de l’Unesco .
Bon. Ce petit encart historique laisse encore plus perplexe. A part de dynamiques catholiques, on se demande qui donc décide de randonner sur les chemins de Compostelle ? Eh bien, les non croyants sont de plus en plus nombreux à se lancer. Pierre est de ceux là (voir notre vidéo). Ce Haut-Alpin de 61 ans s’est lancé il y a quatre ans, et depuis, il a effectué plusieurs portions du chemin. « L’idée, c’était d’aller me promener un peu tout seul, sur quelque chose de simple mais inscrit dans un temps un peu long», explique celui que les randos au pas de course commencent à lasser. Et le voilà parti pour des séjours d’une dizaine de jours sur les chemins, bien rythmés : 20 à 25 kilomètres par jour, pause frugale à midi, et nuit en gîte.