Le mois de juillet sonne la fin de l’année scolaire mais aussi le début de la saison des festivals, des concerts en plein air et événements en tout genre.
Ce à quoi on pense moins, c’est l’impact de ces événements sur l’environnement. Il existe peu de chiffres sur la question. Mais il y a une dizaine d’année, l’Ademe (l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) estimait que l’événementiel générait 500 kg de déchets, 100 kwh d’énergie et 100 kg de papier pour 1.000 personnes.
Il existe pourtant des moyens d’organiser des festivals durables. Béatrice Magnier, coordinatrice d’équipes et de projet chez Elémen’terre, nous explique comment. Cette association, basée en Occitanie, accompagne depuis onze ans les organisateurs d’événements de la région dans la réduction de leurs déchets et plus globalement de leur empreinte carbone.
Qu’est-ce qui a le plus d’impact, en terme d’empreinte carbone, dans l’organisation d’événements ?
Béatrice Magnier : Le transport constitue 60 à 70 % de leur bilan carbone. La difficulté est que cet élément est peu maîtrisé par l’organisateur. Son seul levier est celui de la communication, en incitant le public à moins utiliser la voiture et à préférer des modes de transport plus doux. Mais il ne suffit pas de glisser sur un flyer ou sur le site Internet « Pensez au covoiturage ». Sur certains sites de covoiturage, il est désormais possible de créer des événements. Les participants peuvent ainsi trouver d’autres personnes se rendant sur place. Cela facilite grandement la mise en place de covoiturage.
Il faut également présenter en détail les alternatives à la voiture, quelles lignes de bus ou de train sont disponibles, comment accéder à la gare ou l’arrêt de bus, idéalement en précisant les horaires. La voiture ne doit arriver qu’en dernier ressort. Sur les gros festivals, il est également possible de mettre en place des navettes.
Sur quoi les organisateurs peuvent-ils agir sans trop de difficulté ?
B.M. : Lorsque nous avons commencé, nous militions pour l’abandon des gobelets jetables en festival. Aujourd’hui c’est chose faite quasiment partout car c’est assez facile à mettre en place. Le problème, c’est que l’on surconsomme désormais des gobelets réutilisables. Les gens les ramènent chez eux, comme un souvenir et ne les réutilisent pas. Nous essayons donc de mettre en place des stocks de gobelets mutualisés, à l’échelle locale. C’est intéressant tant d’un point de vue économique qu’environnemental. Par contre, l’usage des bouteilles d’eau est encore très répandu. Nous essayons de convaincre les organisateurs de mettre des fontaines à eau gratuitement à la disposition du public. Mais cela implique qu’ils acceptent d’arrêter de se faire des marges sur les ventes de bouteilles. Certains s’engagent et réfléchissent même à supprimer les bouteilles utilisées par les artistes en coulisse en les remplaçant par des gourdes.
Comment réduire les déchets ?
B.M. : Avant même de se poser la question de la réduction des déchets, il faut mieux trier ce que l’on génère actuellement. C’est-à-dire les sur-trier. Les erreurs de tri sont très nombreuses. D’une part, car les règles ne sont pas les mêmes partout. D’autre part, car tout le monde ne trie pas bien. A la fin du festival ou de l’événement, il faut donc trier une nouvelle fois, au moins la poubelle de déchets recyclables. Au final, la quantité recyclée sera peut-être moindre mais la qualité sera meilleure et c’est ce qui importe. Ensuite, pour réduire les déchets, on essaie d’éviter tout ce qui est à usage unique. Pas seulement les gobelets, mais aussi la vaisselle. En privilégiant les produits locaux et de saison, on évite généralement les produits préemballés. Mais tout ceci nécessite une réelle réflexion en amont et demande de se lancer. Il ne faut pas attendre d’être super prêt et d’avoir des subventions. Il faut y aller petit à petit. Que l’on organise un gros festival ou un petit événement rassemblant peu de monde.