Réduire le temps de travail pour réduire le chômage. Le principe n’est pas nouveau, mais il revenu sur le devant de la scène à l’aune de l’élection présidentielle. L’idée soutenue par plusieurs candidats ? Passer à la semaine de 4 jours.
Une mesure qui permettrait, selon le député européen Pierre Larrouturou, de créer 1,6 million d’emplois. En 1996, la loi Robien avait introduit un dispositif permettant aux entreprises de diminuer le temps de travail de leurs salariés, via une convention collective, en vue d’embaucher davantage de personnel. Elles pouvaient même être exonérées de cotisations chômage si les effectifs augmentaient de plus de 10 %.
400 entreprises ont testé
Quelques 400 entreprises françaises, comme Mamie Nova, Fleury Michon, et de nombreuses PME, ont expérimenté la semaine de 4 jours. Durant deux ans, 17 000 salariés sont passés à la semaine de quatre jours. La plupart de ces sociétés n’ont pas maintenu le dispositif, notamment car la loi qui encadrait le système a été abrogée en 1998. Mais le ministère du Travail a publié une étude, cette même année, sur le nombre d’emplois créés grâce au dispositif. En extrapolant ces chiffres, Pierre Larrouturou en conclut qu’on peut créer 1,6 million d’emplois avec la semaine de quatre jours, s’il est élargi à toutes les entreprises. Condition indispensable pour que le dispositif porte ses fruits : passer à 32 heures de travail par semaine. Il faudrait également imaginer un autre mode de financement, car les cotisations chômage des entreprises ont trop baissé depuis les années 1990 pour que l’incitation soit suffisante.
« Grâce à notre capital technologique et intellectuel, on sait produire plus avec moins de travail humain, souligne le député européen dans Reporterre. Il ne faut pas s’en servir pour faire perdurer un modèle basé sur la croissance qui ne rime à rien mais mieux répartir le temps de travail. »