C’est un nouveau mal qui sévit sur le lieu de travail et qui peut gravement endommager la productivité. Son petit nom? La pollution attentionnelle. Mails à checker, messages à tweeter, statut Facebook à changer, vidéos plus ou moins débiles à regarder…Tout ces petits riens parasitent la relation du salarié avec ses tâches à effectuer. Et le font papilloner au lieu de se concentrer. La télévision, et la multiplication des chaînes, avait déjà exercé les cerveaux au zapping, cette tendance à la dispersion s’est subitement accélérée avec l’avènement d’Internet.
8 minutes de plus qu’en 2009
Chaque année, Olféo, un cabinet qui fournit des solutions de filtrage des connexions pour permettre aux entreprises de sécuriser leur utilisation d’Internet, scrute la “réalité de l’utilisation d’Internet au bureau”. Selon l’étude 2010, les employés passent en moyenne 94 minutes sur Internet par jour. C’est 8 minutes de plus qu’en 2009. En 2010, “63% du surf au bureau est à usage personnel”, souligne par ailleurs cette étude.
Règne de l’instantanéité
En plus des risques juridiques, visite d’un site illicite, des risques de sécurité des systèmes informatiques, cette “web -errance” entraînerait surtout, toujours selon Olféo, une baisse de 14% de la productivité. Et toutes ces sollicitations engendreraient stress et déprime pour les salariés, soumis au règne de l’instantanéité et ne sachant plus hiérarchiser leur travail.
« La méditation stabilise l’attention »
Alors, pour contrer ce fléau, des entreprises misent sur la méditation. Des maîtres zen conviés dans des agences immobilières, des consultants en “communication non violente” dans des grands groupes ou des sophrologues qui interviennent dans les boites….Si cette pratique semble toujours un peu incongrue, elle se répand de plus en plus pour le bien des salariés et de la productivité! .« La méditation, c’est scientifiquement prouvé, stabilise l’attention, augmente la capacité de concentration et l’habileté à passer d’une tâche à l’autre », déclarait au Monde Christophe André, auteur de Méditer jour après jour (L’Iconoclaste, 304 p., 24,90 €).
Micro-méditations
Mais pas besoin nécessairement d’un coach à disposition pour arriver à se déconnecter. Sur son site, la psychothérapeute Géraldyne Prévot-Gigant, donne des conseils pour pratiquer en quelques minutes des “micro-méditations” au bureau ou le soir, chez soi, histoire de faire le vide et de décompresser. Il s’agit d’abord de s’installer dans un endroit calme. De fermer les yeux , mains posées sur les cuisses et de se concentrer sur sa respiration pour se vider de ses pensées. Pour mieux aller les partager après sur Facebook?