Date de publication : 10/02/2022
Prix : 19 €
Editeur : Payot
Doit-on renoncer à avoir des bébés pour préserver la planète ? C’est la question à laquelle Emmanuel Pont répond dans son livre Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ? Cet ingénieur diplômé de CentraleSupélec et de Sciences Po, qui a été consultant puis patron d’une start-up tente d’aborder cette problématique récurrente d’un point de vue démographique, scientifique, mais aussi historique, politique et sociologique, ce qui rend son discours nuancé et riche de réflexions.
Et pour celui qui est aussi l’auteur du blog Enquêtes écosophiques, non, arrêter de faire des enfants n’est pas la réponse ultime face à l’urgence climatique. Une telle décision, à grande échelle, aurait des résultats « peu significatifs » et « trop tardifs ». Pour le prouver, Emmanuel Pont a essayé de simuler les résultats d’une politique de l’enfant unique à la chinoise en France. Politique qui permettrait de diviser la population française par deux à l’horizon 2100 au mieux. Soit une inertie largement incompatible avec les objectifs de neutralité carbone fixés pour 2050. Réduire la population dans 80 ans en contrôlant les naissances permettrait au mieux de réduire de 10 % le total des émissions cumulées, estime l’auteur.
Par ailleurs, rappelle-t-il, ce sont les pays riches dont la natalité est faible (comme la France) qui sont aujourd’hui responsables de la très grande majorité des émissions de gaz à effet de serre. Plus précisément, les pays qui ont une fécondité élevée (plus de 3,1 enfants par femme) contribuent environ à 3 % des émissions de l’humanité pour 20 % de la population.
Le poids écologique d’une naissance
Ensuite, le poids écologique d’une naissance a été très largement sur-estimé. Selon Emmanuel Pont, avoir un enfant serait équivalent à l’émission d’une tonne de CO2eq par an en France. Un chiffre qui reste considérable, mais qui est très variable en fonction des modes de vie adoptés par chacun.
Quant au problème de l’alimentation, « on peut nourrir 10 milliards de personnes en 2020 de manière écologique », assure Emmanuel Pont. À condition d’entamer dès maintenant une importante transition des pratiques agricoles et de consommation à l’échelle mondiale (moins de viande et moins de gaspillage en premier lieu).