Remplacer seulement 20% de la consommation de boeuf dans le monde par un substitut de viande dans les 30 prochaines années pourrait réduire de moitié la déforestation et les émissions de carbone qui y sont associées. C’est ce que montre une étude publiée en mai 2022 dans la revue Nature.
L’élevage bovin est en effet l’un des principaux moteurs de la déforestation dans le monde. Selon Greenpeace, il est notamment responsable à 65 % de la destruction de la forêt amazonienne. L’industrialisation de l’élevage augmente la demande en soja pour nourrir les animaux d’élevage. Raison pour laquelle les pays sud-américains, gros producteurs de soja accroissent leur production de soja et déforestent à grande échelle pour dégager la surface nécessaire à l’installation des champs. Le bétail est également une source importante de méthane, un gaz à effet de serre plus puissant que le dioxyde de carbone.
3,9 millions d’hectares de forêts épargnés chaque année
L’étude est question s’est penchée plus particulièrement sur le remplacement de la consommation de boeuf par une alternative sans viande appelée mycoprotéine. Produite dans des cuves en acier par fermentation d’un champignon du sol avec du glucose et d’autres nutriments comme source de nourriture, la mycoprotéine est un substitut de viande qui a fait ses débuts au Royaume-Uni dans les années 1980 sous le nom de marque Quorn. L’étude montre que remplacer 20 % de la consommation mondiale de bœuf par habitant par des mycoprotéines d’ici à 2050 réduirait les émissions de méthane de 11 %. Elle réduirait également de moitié la déforestation annuelle, qui est estimée à 7,8 millions d’hectares par an par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Cette substitution n’entraîne que des changements relativement mineurs dans l’utilisation de l’eau agricole, constatent toutefois les chercheurs. En effet, l’eau nécessaire pour faire pousser des cultures destinées à nourrir le bétail servirait à cultiver d’autres types de cultures, y compris celles destinées à la consommation humaine. Par ailleurs, la production de mycoprotéines peut nécessiter plus d’électricité que la production de boeuf.
Une alternative intéressante : l’association céréales – légumineuses, ces dernières étant des plantes qui poussent partout, peu gourmandes en eau, pourvoyeuses naturellement d’azote dans le sol, riches en fibres et protéines, et, avec un peu d’habitude, très faciles à cuisiner.