Etes-vous un mangeur de cuisses de grenouilles ?
“L’Union européenne est responsable de l’extinction en cascade des populations de grenouilles” en Europe de l’Est et en Asie, alertent les ONG Pro Wildlife et Robin des Bois dans un rapport publié le 22 juin intitulé Deadly dish (« plat mortel »).
Qui eut cru que les cuisses de grenouilles, plat emblématique de la France, n’étaient pas françaises ? Du moins, la très grande majorité de celles que nous mangeons – et que mangent les Européens – est capturée à l’état sauvage, en Indonésie, en Turquie et en Albanie, principaux fournisseurs des Européens. « Les scientifiques de terrain en Turquie alertent sur le risque d’extinction des grenouilles locales d’ici à 2032 si la surexploitation des populations sauvages perdure », prévient le rapport.
L’UE est de loin le plus grand importateur mondial, soit « environ 4070 tonnes par an, l’équivalent de 81 à 200 millions de grenouilles, dont l’immense majorité est capturée dans la nature ». Précisons que les Français boulottent aussi des grenouilles locales : deux millions sont capturées légalement chaque année en Franche-Comté.
Moins de grenouilles = plus de pesticides
“Les grenouilles occupent une place centrale dans les écosystèmes en tant que mangeuses d’insectes, et dans les lieux où elles disparaissent, l’utilisation des pesticides nocifs augmente. Le commerce de cuisses a des conséquences directes non seulement sur les grenouilles, mais aussi sur la biodiversité et la santé des écosystèmes dans leur ensemble”, explique Charlotte Nithart, présidente de l’ONG Robin des Bois basée à Paris.
Notre conseil : renseignez-vous sur la provenance de ces batraciens si vous en mangez !