BTS en poche, et expérience acquise chez un maraîcher bio de Bretagne, Baptiste Vasseur arrive à Belle Île en Mer en 2007. Il fait revivre des terres en friches dans le village de Kerzo et est bientôt rejoint par Amandine Gimenez qui assure la vente des légumes.
MQA : Pourquoi avoir choisi le bio ?
Baptiste : C’est une approche complètement différente du travail de maraîcher, on travaille pour le sol et le sol travaille pour nous. On le laboure en profondeur et on n’utilise aucun produit phytosanitaire.
MQA : Comment obtenez–vous des prix compétitifs avec ceux des grandes surfaces de l’île ?
Baptiste : J’ai très peu de frais. Hormis mes bâches et les débris de coquillages pour enrichir le sol en potassium, je n’achète pas grand-chose. J’utilise des coccinelles contre les pucerons, l’eau de pluie et celle de mon puits. J’ai des abeilles pour poloniser les fruits. Amandine s’occupe des semis et de la commercialisation de notre production, moi, je cultive sur les terres et dans nos serres, avec l’aide d’un salarié. Nous ne dépendons donc d’aucun intermédiaire.
MQA : Votre production n’est-elle pas très réduite en hiver et très développée en été avec l’arrivée des touristes ?
Baptiste : Pas du tout, je fais beaucoup de légumes de toutes sortes, même en hiver : poireaux, choux, carottes, pommes de terre, oignons, cèleris, et tous les légumes d’autrefois, les pannais, les topinambours. Amandine, excellente cuisinière, glisse chaque semaine de bonnes recettes dans nos paniers. Elle est présente sur le marché du Palais trois fois par semaine. Nous vendons également à un restaurant et au meilleur hôtel de l’île.
MQA : Et votre qualité de vie ?
Baptiste : On travaille beaucoup, mais on profite aussi de cette île dont on est tombé amoureux. Chaque jour, on peut aller se baigner en été, ou se promener en hiver. On prend une journée et demi par semaine pour nous. On vit suffisamment bien pour avoir créé un emploi à plein temps toute l’année.
MQA : Avez-vous des soucis ?
Baptiste : Ici, lapins, lièvres et mulots pullulent. Il suffit d’oublier de fermer une serre pour qu’au matin la moitié des légumes de la serre ait été mangée. Autre difficulté : le manque d’eau. J’ai un puits qui descend à 80 mètres, mais les réserves en eau de l’île sont faibles, il ne pleut plus depuis avril, cet été va être très dur dans l’île.
MQA : Un rêve ?
Baptiste : Je voudrais que les pays riches ne jettent pas leurs surplus. Je voudrais que la terre nourrisse tous les hommes qui la peuplent et elle le peut. C’est à nous de faire en sorte que cela devienne une réalité.
Baptiste.vasseur@dbmail.com
Vente directe. Kerzo en Sauzon. Belle Île en mer