Bye bye les bières de supermarché ! Plongez au pays des passionnés du houblon qui produisent des bières uniques en petites quantités. Ce sont les microbrasseries, dont le nombre explose depuis dix ans.
Vous avez dit microbrasserie ? Oui, il s’agit bien d’une question de taille ! D’hectolitres plus précisément. Car, contrairement à leurs grandes sœurs, les brasseries industrielles avec une production supérieure à 100.000hl/an, les microbrasseries ne produisent qu’une centaine d’hectolitres par an (source : Toutes les bières moussent-elles, Jean-Paul Hébert & Dany Griffon). Alors, s’il est vrai que de grands sites industriels produisent encore 98% de la bière consommée en France, les « micros » se déchaînent : on en compte 84 nouvelles rien que pour cette année sur un total de cinq cents recensées.
Venue tout droit des Etats-Unis et du Canada, selon Robert Dutin, auteur d’un guide des brasseries françaises interrogé par l‘Express, « cette tendance répond à un besoin. Il y a d’abord une lassitude des bières standardisées et un engouement pour les produits locaux. Chaque brasseur élabore ses propres recettes, ses trucs, pour créer des bières toutes différentes ».
Un vrai plus pour laisser tous les arômes des différents houblons et épices s’exprimer ! Par exemple, à La Montreuilloise, brasserie artisanale aux portes de Paris, on propose de la bière blonde, brune, rousse, blanche et même des spéciales, le tout bio, bien entendu. Car au-delà du goût, les brasseurs vont s’attacher à utiliser des produits proches de chez eux et souvent bio pour réduire l’impact écologique.
La microbrassererie, pour redonner du sens à sa bière
Pour Jean-Christophe Cambier, qui s’est lancé dans l’aventure le 7 janvier à Croix, dans le Nord de la France, c’est avant tout un métier de passion.
« Bien sûr, je veux faire des affaires, vivre de ce métier, j’ai tout misé dans ce projet, mais je suis d’abord un passionné ! Lors des visites, j’explique tout, je rentre vraiment dans les détails techniques. Je montre les houblons mis dans ma bière, les malts, je fais découvrir les cuves, et déguster les différentes bières produites ici », nous explique cet ingénieur agronome.
Cette passion qui l’anime semble d’ailleurs se retrouver chez tous ces nouveaux brasseurs. Chacun peut se différencier et tester des recettes plus originales les unes que les autres. Et faire découvrir la particularité de sa recette, et c’est ça qui fait vraiment la différence. En somme, quand on achète une bière artisanale, on n’achète pas qu’une boisson alcoolisée, mais le savoir-faire, le terroir et la passion qui va avec, le tout dans une bouteille encapsulée.
Sur la route de la bière
La multiplicité des saveurs, l’attache locale, le goût de partager avec le public, autant de raisons qui pousse plus d’un curieux à découvrir le métier. Sur le site de l’Echappée Bière, par exemple, on vous propose une « Route de la bière », à la manière de la Route des vins, dans le Nord de la France. Au menu, visite de plusieurs microbrasseries, explications et dégustations, bien entendu.
Il est même possible de mettre la main à la pâte pour ceux qui auraient envie d’élaborer eux-même leurs recettes. Florent Deneubourg, par exemple, fait partager son savoir tous les samedis à une poignée d’amateurs lors d’atelier de conception de bière. Il a d’ailleurs déjà formé pas moins de sept cents stagiaires depuis l’ouverture de La Montreuilloise. Mais la maison croule tellement sous les demandes qu’il est impossible d’aller y faire une visite ou un atelier pour fabriquer sa bière avant des mois ! C’est dire l’engouement du public.
Pour se lancer
La bière artisanale vous fait mousser ? Alors n’hésitez pas à sauter le pas. Les micro-brasseries proposent généralement des visites de leur atelier, il suffit d’aller voir sur leur site.