Vitamines, fibres, minéraux… que du bon pour votre corps. On vous le répète assez régulièrement. C’est pour ça qu’un gratin de fenouil fait maison sera meilleur qu’une pizza achetée en supermarché. Problème, la densité des nutriments -c’est ainsi qu’on appelle les molécules alimentaires ingérées par l’organisme telles que les vitamines, les minéraux, les fibres et les glucose…- est de plus en plus faible dans nos aliments, même non-transformés.
La pomme perd ses vitamines et ce n’est pas la seule
Vous ne nous croyez pas ? Malheureusement, un tas d’études l’ont prouvé, en particulier au États-Unis et au Canada. En France, on n’est visiblement pas encore très préoccupé par le problème. Mais ces données venues tout droit d’outre-atlantique nous donnent quand même une bonne idée de la tendance générale. Et ce n’est pas joli joli.
Un exemple à l’appui. Une étude publiée en 2002 compare la présence de nutriments en 1951 et en 1999 dans certains aliments. Prenons une pomme, crue, avec sa peau. En un peu moins de 50 ans, elle aurait perdu 53 % de sa teneur en fer, 41 % de ses vitamines A, 75 % de ses vitamines B1 et 66 % de ses vitamines B. Bonne nouvelle tout de même puisque sa teneur en calcium (+ 20 %) et en vitamine C (+16 %) aurait augmenté. Mais tout de même … A la lecture de l’étude, la même tendance se vérifie pour les bananes, les myrtilles, les brocolis ou encore les cerises.
Où sont passés nos nutriments ?
La première cause de cette dégringolade sont nos pratiques agricoles. Pesticides, herbicides et engrais permettent aux plantes de pousser plus vite, mais elles ont alors moins de temps pour la fixation des micronutriments. D’autant plus que l’utilisation intensive de ces produits chimiques appauvrit aussi les sols. En plus, certains fruits et légumes sont cueillis alors qu’ils sont encore verts pour mieux résister aux temps de transport de plus en plus longs. Le problème, c’est qu’ils n’ont pas eu le temps de développer tous leurs nutriments.
On peut aussi citer la sélection des variétés cultivées. Le critère de choix est rarement la teneur en vitamines et minéraux, mais plutôt son rendement, son esthétique, sa résistance aux insectes et aux conditions météo, etc. Encore une fois, le résultat : moins de nutriments.
Comment faire le plein de nutriments ?
Heureusement, nos apports en nutriments varient aussi grandement selon notre façon de consommer. On peut donc commencer par agir au quotidien.
- Le bio, c’est bon
En mangeant bio, d’une part vous ingurgiterez moins de pesticides, d’autre part, les fruits et légumes issus de l’agriculture biologique ont généralement une meilleure densité nutritionnelle.
- Le local, c’est mieux
Les aliments qui viennent de l’autre bout de la planète passent beaucoup de temps dans les transports avant d’arriver jusqu’à votre assiette. Une période durant laquelle ils perdent une grande partie de leurs nutriments. Ce n’est pas le cas des produits qui viennent de la ferme d’à côté. Pour les mêmes raison, évitez de laisser traîner trop longtemps vos aliments frais dans les placards ou le frigo.
- Croquez dans le mûr
Plus c’est mûr, plus c’est bon ! Si vous êtes un adepte des fruits et légumes encore verts, il ne faudra pas vous plaindre, car dans ce cas, les nutriments, très peu pour vous.
- Bonjour variétés vraiment anciennes et oubliées de l’industrie agroalimentaire
Elle se conservent parfois moins longtemps ou sont moins « jolies », et n’ont donc pas remporté les faveurs de l’industrie agroalimentaire, mais elle sont en revanche très riches d’un point de vue nutritionnel.
- Miam des épluchures
C’est souvent là que ce trouvent la plupart des nutriments. Quand vous le pouvez, évitez donc de trop peler vos fruits et légumes. D’où l’intérêt de choisir des aliments bio.
- Attention à la cuisson
Manger vos aliments crus est le moyen le plus sûr de faire le plein de nutriments, car certains d’entre eux, en particulier les vitamines, sont solubles dans l’eau. Difficile, de faire complètement l’impasse sur la cuisson cependant. Mais préférez la cuisson à la vapeur ou à l’étouffée, plutôt qu’à l’eau.
C’est parfois compliqué de traduire les bonnes dispositions dans les pratiques, et envies, quotidiennes. Merci pour votre aide. Si des programmes de recherche en nutrition « post-pesticides » aurait besoin d’implications, cela m’intéresserait bien d’y participer.