Il y a quelque temps encore, la coquille Saint-Jacques faisait pâle figure. Des dizaines d’années à racler les fonds marins sans restriction avaient appauvri les populations coquillières et endommagé les écosystèmes marins.
Mais c’était avant. Du Finistère aux Côtes d’Armor, pêcheurs et scientifiques se sont mobilisés et ont entamé une collaboration à long terme. Objectif : développer des pratiques de pêche plus respectueuses de l’environnement pour protéger cette ressource. Et le résultat a dépassé leurs attentes.
Une pêche raisonnée de la coquille Saint-Jacques
En baies de Seine et de Saint-Brieuc, les deux principaux gisements français, on n’avait pas recensé autant de coquilles Saint-Jacques depuis 63 ans. Les populations de coquilles « ont atteint de nouveaux records d’abondance en 2024. […] La biomasse exploitable bondissant même de 56 % en baie de Seine », a annoncé l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Et ce, grâce à l’adoption de nouvelles méthodes de pêche.
Les coquillages sont désormais pêchés à des dates fixes (du 1er octobre au 15 mai) et sur des plages d’horaires restreintes. Les engins utilisés ont également évolué. Les anneaux de drague sont notamment plus grands, ce qui permet de n’extraire que les plus gros spécimens.
Autre mesure mise en place : l’instauration de périodes de jachère. « L’instauration d’une jachère tournante a permis non seulement une augmentation importante de la population de coquilles depuis 8 ans, mais également une répartition relativement homogène de la biomasse entre les différentes zones de la baie », explique l’Ifremer. Eric Foucher, biologiste halieute (spécialiste de la protection des espèces de poissons menacées de surpêche), précise sur France Inter : « Avec ces espaces de repos, on constate que les coquilles grandissent beaucoup plus vite. »
Changement climatique et poulpe
Malgré ces efforts, le coquillage n’est pas à l’abri de tout danger. A la faveur du dérèglement climatique et de la hausse des températures de l’eau, les poulpes sont de plus en plus nombreux au large des côtes bretonnes. Or, ce céphalopode est un grand amateur de coquilles Saint-Jacques. Depuis 2021, il décime notamment le gisement des Glénans où, pour la troisième année consécutive, la campagne de pêche a dû être annulée. Il y a quelques mois, la présence de la coquille y était « quasi inexistante », se désole Joël Le Gall, chargé du dossier au Comité départemental des pêches du Finistère, dans le Télégramme.
Vous oubliez de mentionner le travail fait en amont dans les écloseries ! Je doute que sans cette étape il n’y aurait plus de coquilles saint Jacques sur les côtes françaises depuis longtemps ! (Merci à l’émission d’Hugo Clément vue hier soir sur France 5)