X Fermer

Agir ensemble au quotidien
pour construire une société - plus saine, plus écologique, plus éthique -

Carnet perso

En créant votre compte, vous pourrez avoir accès à un carnet personnel où vous pourrez archiver les recettes, articles, belles adresses,... que vous souhaitez conserver.

S'inscrire à notre newsletter

Nous ne communiquerons pas votre adresse mail. Votre adresse mail est uniquement utilisée pour que vous receviez notre newsletter. Un lien de désabonnement est présent dans toutes nos newsletters.

Agir ensemble au quotidien
pour construire une société - plus saine, plus écologique, plus éthique -

Facebook

Twitter

Ça fait réfléchir

Logo MQA

Quand la perte de biodiversité entraîne une baisse des rendements agricoles

Ou pourquoi favoriser l'agro-écologie.

Ici, un champ de blés anciens. Crédits Luc Legay.

Paru le 3 décembre 2024

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

Il y a quelques jours encore, les agriculteurs manifestaient contre le renforcement des normes environnementales en France. Si l’iniquité de traitement entre agriculteurs au sein de l’Europe est problématique, l’antagonisme quasi-systématique entre agriculture et écologie l’est plus encore. Faut-il réellement opposer production agricole et normes environnementales ? Baisse des rendements agricoles et biodiversité ?

De plus en plus d’études tendent pourtant à montrer que la baisse des rendements agricoles est en grande partie liée à la chute de la biodiversité. Chute elle-même due aux pratiques agricoles intensives, visant à accroître les rendements agricoles. Le serpent se mord la queue.

L’agriculture intensive détruit la biodiversité

Les pratiques agricoles intensives, mises en place à partir de la fin de la Seconde guerre mondiale, ont en effet eu un impact direct sur la perte de biodiversité. L’usage de pesticides, l’arrachage des haies, la monoculture, etc. ont entraîné la destruction d’espèces et d’écosystèmes entiers.

Résultat, en Europe, les populations d’oiseaux des champs et de papillons des prairies ont diminué de plus de 30 % en environ 30 ans. Et plus de 40 % des espèces de pollinisateurs (abeilles, fourmis, guêpes, mouches, moustiques etc ) sont menacées dans le monde.

Le rôle de la biodiversité sur les cultures

Cette biodiversité a pourtant un rôle fondamental sur les cultures et leur rendement. Plus de 75 % des espèces cultivées dépendent par exemple -totalement ou partiellement- de la pollinisation. Or la présence d’insectes pollinisateurs est directement liée à la richesse de la biodiversité environnante.

Oiseaux et insectes protègent également nombre de cultures des ravageurs. Vers de terre et autres micro-organismes concourent à la fertilité des sols, en transformant les déchets végétaux en éléments minéralisés, absorbables par les plantes. Sans parler du rôle des haies et bosquets sur la résilience des cultures.

Les limites de l’agriculture chimique

Dans le même temps, les rendements agricoles s’effondrent, « alors que la recherche en amélioration génétique variétale continue de produire des variétés de plus en plus performantes », souligne Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au CNRS, dans Le Monde. Aude Vialatte, directrice de recherche en agroécologie du paysage à l’Inrae, précise : « Nous arrivons aux limites du système de l’agriculture chimique, qui altère tous les pans de la biodiversité. L’effet boomerang est tel que les problèmes de rendement sont de plus en plus importants. »

Difficile toutefois de quantifier cet impact. Car le dérèglement climatique a lui aussi un rôle considérable sur la chute des rendements.

Les abeilles à la rescousse des rendements

Toujours est-il que les scientifiques prônent de plus en plus le développement de l’agro-écologie. Et les expérimentations montrant l’impact positif d’une biodiversité riche sur les rendements se multiplient. Dans le Sud-Ouest, des chercheurs de l’Inrae ont confirmé qu’augmenter l’hétérogénéité des paysages agricoles était un levier d’action considérable pour maintenir la stabilité des rendements agricoles face à des événements climatiques défavorables plus fréquents.

Les analyses montrent également que la biodiversité contribue tout autant aux rendements des cultures que les pratiques agricoles basées sur l’usage de pesticides. En conséquence, « le bilan net des avantages directs de ces pratiques sur les rendements est deux fois moindre que ce que l’on pourrait en attendre, du fait de leurs effets négatifs sur la biodiversité et les fonctions écologiques », note l’Inrae.

Autre exemple, dans les Deux Sèvres, où un vaste laboratoire à ciel ouvert de 45 000 hectares, créé il y a 30 ans a prouvé que la protection de la biodiversité a des effets très positifs : « On a démontré en conventionnel que la biodiversité, à travers le rôle des insectes pollinisateurs, peut augmenter le rendement en colza et tournesol de 40 %. Une parcelle qui a 100 fois plus d’abeilles (sauvages et/ou domestiques) qu’une parcelle qui en est quasiment dépourvue, a 30 à 40 % de rendement supplémentaire », explique Vincent Bretagnolle, à l’origine du projet, dans basta !. « La biodiversité, quand elle est à son maximum, peut augmenter les rendements, et donc les performances économiques de façon spectaculaire. »

Avis sur : Quand la perte de biodiversité entraîne une baisse des rendements agricoles

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Par nos actions quotidiennes, nous avons le pouvoir de changer notre société