Pourquoi mange-t-on de la viande ? Est-ce vraiment nécessaire pour le bon fonctionnement de notre organisme ? Au fond, est-ce un aliment pour l’homme ? Ne devrions-nous pas plutôt adopter un régime végétarien ? Ces questions ne sont pas récentes. Loin de là. La preuve, le philosophe grec Pythagore, qui a vécu au VIème siècle avant J.-C., était déjà végétarien. Et on retrouve des écrits s’interrogeant sur cette problématique à peu près à toutes les époques.
Nous mangeons de la bidoche depuis la préhistoire. Ce n’est sûrement pas pour rien, allez-vous faire remarquer ! Comme l’explique bien le magazine Sciences humaines, ici, ce n’est pas parce qu’une pratique est ancienne qu’elle est légitime. Il suffit de prendre le cas de l’esclavage : très ancien et pas du tout, mais alors pas du tout légitime !
Trop de viande nuit à la santé ?
De nombreuses études ont déjà montré que l’excès de viande rouge pouvait être mauvais pour la santé. Il accroît notamment le risque de cancer. Adopter un régime végétarien pourrait donc logiquement être favorable à la santé, non ?
Il suffit d’ailleurs de regarder autour de nous : les végétariens sont très nombreux dans le monde. Environ 40 % des Indiens se passent de viande. La religion hindoue en proscrit la consommation. Dans les Lois de Manu (texte le plus important de l’hindouisme), il est dit que « ce n’est qu’en faisant du mal aux animaux qu’on peut se procurer de la viande ; et le meurtre d’un animal ferme l’accès du Paradis ; on doit donc s’abstenir de manger de la viande. » Dans le jaïnisme, religion également très présente en Inde, le commandement de ne pas tuer va encore plus loin : les disciples doivent également prendre le plus grand soin de ne pas faire de mal aux insectes.
Oui, on peut se passer de viande mais il faut faire très attention à compenser et équilibrer
En France, où la tradition n’est pas au végétarisme, on se demande souvent si on peut réellement se passer de viande, et ce à tous les âges de la vie.
En fait, tous les bénéfices de la viande se retrouvent dans d’autres aliments :
- Les protéines
Elles sont essentielles pour fabriquer nos anticorps, nos enzymes, etc. et entretenir notre masse musculaire. Il existe des protéines végétales et animales. On trouve les protéines animales dans les œufs, les produits laitiers. On trouve les protéines végétales en priorité dans les légumineuses (les lentilles vertes, noires, corail, les pois cassés, les pois chiches, les fèves, les haricots blancs, rouges, noirs…), mais aussi le soja et ses dérivés, les céréales, les graines, les fruits secs.
Attention, aucune source de protéines végétales ne contient à elle seule de quoi couvrir tous nos besoins en acides aminés essentiels. Dans un régime à base de protéines végétales uniquement, il est donc conseillé d’associer systématiquement légumineuses et céréales.
- Le fer
Il est indispensable au transport de l’oxygène vers nos organes. Il est également présent dans les fruits et les légumes secs (lentilles, pois chiches, abricots, amandes) ou encore dans les huîtres.
- Les vitamines (PP, B5, B6, B8)
On en trouve dans les légumes secs, mais aussi dans les poissons gras et les fromages.
- La vitamine B12
Elle est très importante car elle favorise la formation des globules rouges. Elle est surtout présente dans la viande, mais aussi dans les produits laitiers et dans le poisson.
En conclusion, on peut se passer de viande en étant cependant très attentif à son alimentation, afin de ne pas développer de carences. C’est vrai pour les adultes, mais également pour les enfants, les ados, les sportifs, les personnes âgées, ou encore les femmes enceintes. La première clef est de faire la part belle aux produits laitiers, au poisson et aux oeufs afin de ne pas manquer de vitamine B12. La deuxième, est de systématiquement associer légumineuses et céréales afin bénéficier de toutes les protéines nécessaires à notre bon fonctionnement.
La question est donc très délicate pour les végétaliens, qui ne mangent ni viande, ni poisson, ni produits laitiers, ni œufs. Les risques de carence sont plus importants (en particulier en vitamines B12). Ce régime n’est pas conseillé pour les enfants, les ados, les femmes enceintes et les personnes âgées.
Et le goût dans tout ça ?
Au-delà des problématiques d’équilibre alimentaire, se pose la question du goût. Dès notre enfance, nous avons été habitués à consommer de la viande. Manger une bonne grillade, un rôti, un plat de viande en sauce, constitue souvent un plaisir. Par contre, l’idée de déguster un steak de soja met souvent moins l’eau à la bouche. Alors peut-être faudrait-il commencer par familiariser les enfants avec les protéines végétales et les plats sans viande tout en maintenant dans leur régime alimentaire, on ne le redira jamais assez, des produits laitiers, des œufs, du poisson. Allez, au menu, cette semaine, on vous propose un burger de betterave. Miam !
Petite coquille: les végétariens ne mangent pas de chair animale… donc pas de poisson non plus 😉 De plus, il est très facile de compenser la B12 puisqu’elle se trouve en gélules/pillules/compléments alimentaires. Elle n’est pas présente naturellement dans la viande en grande quantité mais ajoutée à l’alimentation des animaux… alors autant l’ajouter à notre alimentation à nous directement!
Bonjour Natasha,
effectivement les végétariens ne mangent pas non plus de poisson. La formulation de certaines phrase peuvent laisser penser l’inverse. Merci donc pour cette remarque.
Il est tout à fait possible de trouver ses apports en vitamines B12 sous forme de complément alimentaire. C’est en effet vraiment simple, mais encore faut-il savoir que ce complément est nécessaire.