Dès la rentrée 2025, tous les étudiants français suivront une formation à la transition écologique et sociale. Les universités et grandes écoles doivent en effet appliquer une exigence du ministère de l’Enseignement supérieur (MESR).
D’ici à 2027, les enseignants et le personnel des universités devront également être formés sur ces enjeux. De quoi ancrer durablement la transition écologique et sociale dans notre société.
Vision ambitieuse et engagée
A l’origine de ces transformations, deux questions : comment former les étudiants aux métiers de demain ? Et comment faire pour former tous les futurs citoyens aux enjeux de la transition écologique et sociale ?
Le MESR a donc chargé en février 2020 le paléoclimatologue Jean Jouzel et le professeur d’écologie Luc Abbadie de trouver des réponses. Ils les ont transmises six mois plus tard sous la forme d’un rapport. Ce dernier détaille les thématiques qui devraient être enseignées et les conditions nécessaires pour former la totalité des étudiants à la transition écologique et sociale.
Engagement, climat et biodiversité
En juin 2023, le Ministère a publié sa « note de cadrage » pour mettre en œuvre ces recommandations. Résultat ? D’ici à 2025, les étudiants devront, pendant les trois années de licence (bac +3), approfondir leurs connaissances sur le changement climatique, la biodiversité, la limite des ressources et l’équité sociale (une transition qui intègre les questions de justice sociale : le changement climatique accentue les inégalités au sein de notre société).
Par ailleurs, les cours transversaux (qui permettent de mélanger des étudiants de plusieurs disciplines différentes) et l’engagement étudiant (associatif, sportif, entreprise, etc.) seront valorisés.
Déjà des changements
Des exemples ? Les ingénieurs de l’Institut Mine Télécom apprennent ainsi l’économie circulaire et le principe des 5 R (renoncer, réduire, réutiliser, recycler, compenser) dans le cadre de leurs études.
A l’université de Cergy, les 1200 étudiants en première année des licences en langue étrangère, économie et sciences humaines suivent ce premier cours. Ils travaillent par groupe sur la réduction des émissions de CO2 de l’université.
Des outils et de l’argent
Pour mettre en place ces politiques ambitieuses, les universités bénéficient d’aide. Elles disposent notamment de l’énorme ressource pédagogique de l’UVED (Université virtuelle Environnement et développement durable). Cette association rassemble les chercheurs et savoirs de plusieurs universités. Une mise en commun qui bénéfice à tous.
Et, nerf de la guerre, l’argent est là. L’État met ainsi à disposition une part des fonds du plan d’investissement France 2030. Une partie du 4e programme d’investissements d’avenir (PIA), doté de 20 milliards d’euros, est destinée à aider les universités à financer ces changements.
Bonne initiative, mais ce ne sera pas de tout repos vu le nombre croissant de militants d’extrême droite sur les campus…