L’école, pour bon nombre d’enfants, n’est pas une partie de plaisir. Echec scolaire, peur, pression des notes: pour certains, la pédagogie dispensée par l’Education Nationale fait plus de mal à leur apprentissage que de bien. Les pédagogies alternatives s’inspirent du courant de « l’éducation nouvelle », un mouvement du 19 ième siècle qui prône une réforme de l’éducation basée sur le respect de l’enfant, son autonomie, et le développement de son intelligence. Tout le contraire de la pédagogie délivrée alors dans les écoles « normales ». Depuis les années 1970, ces méthodes alternatives se sont multipliées et beaucoup éclosent encore aujourd’hui: Montessori, Freinet, Steiner, Decroly, ou la plus récente Ferme des Enfants.
Droit à l’erreur
Yves Reuter, professeur de didactique du français à l’Université-Lille 3 s’est penché sur ces méthodes alternatives et en a retiré des principes communs. Dans ces pédagogies, les écoliers ne sont pas seulement des élèves mais des enfants. Qui ne sont pas entravés par des contraintes inutiles comme l’interdiction de bouger ou d’aller aux toilettes pendant la classe. L’accent n’est pas mis sur les notes ou le travail mais sur « l’apprendre », le questionnement et surtout, le droit à l’erreur. Les parents, quant à eux, sont plus impliqués dans la vie de l’école.
Débats passionnés
Chacune de ces écoles alternatives sont porteuses de projets très diversifiés et les débats autour de ces questions restent passionnés. Dans une enquête du magazine Sciences Humaines, la journaliste Martine Fournier soulignait: « Privées ou publiques, leur destin paraît toujours fragile, les autorisations et les crédits alloués dépendant d’une bienveillance on ne peut plus cyclothymique de la part d’une administration tantôt favorable tantôt hostile en fonction des orientations idéologiques et politiques du moment. » Quant aux effets de ces pédagogies, elle notait: « Les établissements alternatifs qui conjuguent réussite des élèves et satisfaction des acteurs (élèves, familles, enseignants) sont ceux où l’on observe une forte cohésion des équipes éducatives, des projets structurés offrant aux élèves des cadres stables, tout en cultivant souplesse et adaptation. »