Les arbres jouent un grand rôle dans l’atténuation du changement climatique, en absorbant du carbone, et dans la réduction des ilots de chaleur en ville. Pourtant, deux tiers des arbres et arbustes plantés en ville sont en situation de risque, a révélé une étude publiée en septembre 2022 dans Nature Climate Change. Elle a été menée par une équipe de recherche internationale, comprenant un chercheur du CNRS du laboratoire Ecologie et dynamique des systèmes anthropisés.
Selon ses auteurs, il s’agit de la première analyse de risque, d’envergure mondiale, pour les espèces d’arbres plantées en ville dans le contexte actuel d’augmentation des températures et de diminution des précipitations annuelles liées au changement climatique. Les scientifiques ont étudié 3 129 espèces d’arbres et arbustes présentes dans 164 villes à travers 78 pays. Ils ont calculé quelle était leur marge de sécurité, c’est-à-dire leur tolérance climatique, en fonction des conditions climatiques actuelles ou futures.
En France, 71 % des arbres sont en situation de risque
Ils ont estimé qu’à l’heure actuelle, entre 56 et 65 % de ces espèces sont d’ores et déjà en situation de risque, et ce chiffre pourrait monter entre 68 et 76 % d’ici à 2050. En France, 71 % des espèces seront en situation de risque vis-à-vis de l’augmentation des températures à cet horizon. Dans une ville comme Montpellier, le frêne commun fera alors partie des essences les plus à risques. Jusqu’ici, certaines villes pouvaient déjà compenser les effets du climat et des déficits hydriques en arrosant. Mais ces coûts d’entretien vont exploser et la gestion de l’eau va devenir cruciale dans les années à venir.
Cette étude démontre ainsi qu’il est indispensable de planifier l’aménagement des arbres en ville, afin qu’ils puissent faire face au changement climatique. En privilégiant les essences les plus résistantes aux fortes températures et aux précipitations futures.