Lorsqu’on regarde nos emballages aujourd’hui, on a l’impression que beaucoup sont devenus biodégradables. Chouette ? Pas complètement. Biodégradable, ça ne signifie pas la même chose que compostable. Le retour à la nature n’est pas similaire dans les deux cas.
Biodégradable : décomposition sans bénéfices écologiques induits
Un produit est considéré comme biodégradable s’il « peut, sous l’action d’organismes vivants, se décomposer en éléments divers dépourvus d’effet dommageable sur le milieu naturel », selon le vocabulaire de l’environnement adopté en France. Sa biodégradabilité dépend de deux éléments : « son degré de décomposition » et « le temps nécessaire à cette décomposition ».
Les organismes vivants avec lesquels il va se décomposer sont des bactéries, des champignons, voire des algues. La norme européenne EN 13432 considère qu’un produit est biodégradable quand 90 % de sa matière s’est dégradée en six mois. Une bouteille en plastique sort donc de ce registre, bien qu’elle finira par se dégrader dans l’environnement, mais plutôt en 4 000 ans.
Biodégradable, cela ne signifie pas nécessairement que la matière va apporter des bénéfices sur le plan écologique. Elle peut en effet générer des pollutions ou des gaz à effet de serre lors de sa dégradation. Une matière organique abandonnée dans un milieu chaud et où l’oxygène vient à manquer peut par exemple émettre du méthane, un gaz à effet de serre dont le caractère réchauffant pour l’atmosphère est vingt-cinq fois plus puissant que le CO2. Un produit biodégradable peut aussi ne l’être que dans certaines conditions industrielles.
L’écosystème peut avoir du mal à absorber tous les produits biodégradables. Le phénomène d’eutrophisation (pollution naturelle aux nitrates) des étangs ou des océans est par exemple lié à un excès de matières biodégradables azotées.
Compostable : un processus plus complet
Un produit compostable est également biodégradable, alors que l’inverse n’est pas vrai. Le compostage, c’est un processus qui va plus loin. La matière est progressivement décomposée en un substrat riche. C’est ce qu’on appelle le compost, qui permet d’améliorer la fertilité des sols.
Selon la norme européenne EN 13462, un matériau peut être qualifié de “compostable”, s’il ne présente pas plus de 10 % de résidus de plus de 2mm après trois mois de contact avec d’autres déchets organiques. En outre, selon cette norme, un matériau ne peut être qualifié de compostable que s’il présente une faible concentration en métaux lourds, en sels minéraux, en azote, en phosphore, en magnésium et en potassium.
Le procédé de compostage fonctionne grâce à l’intervention de bactéries qui se multiplient en présence d’oxygène. Mais tous les processus de compostage ne sont pas les mêmes. Certaines matières ne peuvent être dégradées que par un compostage industriel. Alors que d’autres sont suffisamment simples pour être dégradées dans un compost domestique.