Date de publication : 01/02/2023
Prix : 13.5 €
Editeur : Seuil
Dorothée Moisan a été journaliste pendant plus de 20 ans à l’Agence France-Presse. Puis, en 2015, elle a eu ce qu’elle appelle son « éveil » écologique. À la faveur d’une lecture somme toute très banale : un numéro de 60 millions de consommateurs sur la façon d’entretenir sa maison au naturel.
« J’ai découvert, ébahie, qu’en faisant le ménage à coups de Majax et de Caneton WC, je polluais mon foyer plus sûrement qu’en l’abandonnant aux poussières et aux toiles d’araignée. […] Pendant 40 ans, je m’étais laissée bercer par le marketing de l’industrie sans jamais me poser de question. »
S’en sont suivies d’autres questions sur les cosmétiques toxiques, puis sur l’alimentation industrielle, avant d’en arriver au climat et à son dérèglement qui met en péril notre civilisation. Un réveil qui parlera peut-être à des lecteurs et lectrices de Mon Quotidien Autrement.
Prise « d’éco-anxiété » à la découverte de toutes ces nouvelles angoissantes et du sur-place réalisé malgré les alertes qui existent depuis des décennies, la journaliste a cherché un moyen de dépasser cet état qui la tétanisait. « Pour chasser ces angoisses, j’aurais pu aller faire la tournée des psychothérapeutes, mais plus que d’un diagnostic, j’avais besoin d’inspiration », écrit-elle en introduction. De l’inspiration pour continuer à vivre sans dépression ni nuages noirs. De l’inspiration pour trouver la force d’aller de l’avant.
À la pêche aux « écoptimistes »
Lui est venue l’idée d’aller à la pêche aux « écoptimistes », comme elle les nomme. Celles et ceux qui, conscients du dérèglement climatique et de la biodiversité, continuent d’avoir de l’énergie et de l’enthousiasme. Mais comment font-ils ? Quelle est leur recette ?
S’en sont suivies des rencontres avec des personnalités de tout poil, connues ou beaucoup moins, pour comprendre leur parcours, ce qui leur donnait de l’énergie ou de l’espoir, ce qui continuait de les animer au quotidien malgré les nouvelles plombantes.
Dorothée Moisan a rencontré la glaciologue Heïdi Sevestre, qui a mis un terme à une carrière académique pour se concentrer sur la communication et la vulgarisation scientifique, toujours prête à accomplir de nouveaux défis. Ou bien l’étudiante Louise Arrivé, engagée au sein des Jeunes ambassadeurs pour le climat et qui réfléchit à d’autres modes d’action comme la désobéissance civile. Ou encore l’humoriste bien connu Guillaume Meurice, jamais avare en bons mots pour faire sourire mais aussi réfléchir.
Autant de gens conscients des désastres en cours, mais qui font leur part, et un peu plus, pour contribuer à inverser les courbes et minimiser l’état de la crise. Des personnes animées, qui toutes entonnent à l’unisson que c’est dans l’action qu’elles trouvent l’énergie de continuer à mettre un pied devant l’autre.
Un livre très accessible qui sert de bouée de secours quand le désespoir est trop fort. Pour trouver des exemples de vies ancrées dans la sobriété nécessaire tout en faisant preuve d’un enthousiasme débordant.
Je voudrais bien comprendre comment une journaliste a attendu 2015 pour comprendre les enjeux de notre vie sur cette planète? moi qui n’ait qu’une maîtrise de documentation, j’avais compris dès les années 80, et même avant grâce à René Dumont la gravité des changements. Malheureusement, il aura fallu attendre le début de réalisation des catastrophes annoncées pour que tout le milieu censé informer le grand public le fasse. Des fois que cette prise de conscience plus précoce ait pu engendrer une meilleure tournure! Même chez les écolos, on m’a dit en 1995 qu’il était trop tôt pour s’inquiéter du changement climatique…