Le nombre de petites fermes se réduit comme peau de chagrin. C’est le constat du recensement agricole 2020 présenté par le ministre de l’Agriculture vendredi 10 décembre. En effet, on compte 389 000 exploitations agricoles en France métropolitaine, soit environ 100 000 de moins qu’il y a dix ans. Or la surface agricole utile (SAU) globale n’a pas bougé.
Explication : les fermes s’agrandissent. Elles font en moyenne 69 hectares, soit 14 de plus qu’en 2010 (+ 25%). Il y a 2000 « grandes exploitations » (136 hectares en moyenne ) de plus. Cette double évolution – baisse du nombre de fermes, agrandissement des exploitations – est bien visible sur le graphique ci-dessous, tiré du recensement agricole.
De la ferme à la firme… Quel est le problème ? Eh bien déjà, cela empêche les jeunes agriculteurs de s’installer : les terres agricoles deviennent une ressource rare ! Le foncier est cher et accaparé par les plus gros acteurs. Or vous préférez un paysage riche en petites fermes diversifiées (maraichage, polyculture-élevage…) ou des grandes étendues céréalières ? Les chiffres sont clairs : la part des exploitations dites végétales a fortement augmenté et représente 52 % de la surface cultivée, ceci grâce aux grandes cultures de blé, maïs, colza…
Par ailleurs, qui dit petits champs dit moins de pesticides, plus de haies, de bordures, d’arbres, bref de refuges pour la biodiversité ! C’est le résultat d’une vaste étude publiée dans Nature.
Seules nouvelles réjouissantes de ce recensement agricole :
- l’agriculture biologique a augmenté de 160% en dix ans. Elle concerne aujourd’hui 47 000 exploitations (soit 12% des exploitations françaises)
- 2020 a été la première année où les inscriptions dans l’enseignement agricole ont augmenté !