Ils seront les plus impactés. Comment les jeunes réagissent face au dérèglement climatique ? Est-ce un sujet de préoccupation pour eux ? Quelles actions-mettent-ils en place ?
Le sujet les préoccupe
Une étude [PDF] réalisée l’an dernier par l’institut Ifop pour la Fondation de France révèle que 9 jeunes (de 18 à 25 ans) sur 10 s’avouent inquiets en raison du réchauffement climatique. Même « très inquiets » pour 38 % d’entre eux.
Un sujet pas assez pris en compte selon eux
« Pour cette génération, le changement climatique est vécu comme une urgence : c’est une réalité ici et maintenant. Et plus on monte en diplôme, plus le niveau d’inquiétude est élevé. Les jeunes ont le sentiment que ce sujet n’est pas pris en compte par les décideurs et que l’immobilisme continue de prédominer », analyse Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’IFOP.
Mais le pouvoir d’achat détrône l’inquiétude climatique
Pour autant, le dérèglement climatique est-il la première préoccupation des jeunes ? L’étude démine cette intuition. En réalité, c’est le pouvoir d’achat qui arrive en tête de liste (pour 62 % d’entre eux). Le changement climatique, lui arrive en deuxième place (50 % des sondés).
Les deux peuvent-ils être un peu liés ? En tout cas, 83 % des jeunes sondés estiment que l’action la plus efficace pour lutter contre le réchauffement climatique consiste à changer ses habitudes de consommation au quotidien. Consommer de manière plus responsable, boycotter certaines marques, privilégier les produits de seconde main ou en bio… Les bonnes idées sont là.
Des attentes envers les entreprises et les États, plus qu’un engagement de terrain
Pour autant, ils comptent d’abord sur les actions des entreprises (91 %) et des États (88 %) pour y parvenir.
Une autre étude, réalisée par l’Ademe et publiée en juin 2023, montre cependant qu’ils ne passent pas forcément à l’action sur le terrain malgré ces craintes. Seuls 9 % des 15-25 ans s’engagent dans une association de défense de l’environnement et 14 % ont déjà participé à une manifestation pour le climat.
Et dans la réalité, plus de viande, plus d’avion …
En raison des sandwichs, pizzas, burgers, kebab et autres plats préparés, les 18-24 ans sont les plus grands consommateurs de produits carnés (voir page 3 de cette publication du CREDOC).
Et les 19-34 ans privilégient plus l’avion que leurs aînés. L’avion représente près de 12 % des voyages personnels des 19-24 ans, 14 % des 25-34 ans versus 10 % pour les 45-54 ans et 8 % pour les plus de 55 ans (Sources : SDES, Enquête mobilité des personnes 2018–2019 ; Insee, Enquête nationale transports et déplacements 2007–2008 (SOeS / Insee / Inrets).
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’engagement dans la transition écologique n’est donc pas acquise pour les jeunes et un travail de pédagogie important s’avère nécessaire quelles que soient les classes d’âge.