L’Amazonie brûle. Déjà, entre 2018 et 2019, les régions tropicales avaient perdu 12 millions d’hectares, selon un rapport de Global Forest Watch, soit la superficie du Nicaragua. Pourtant, tout n’est pas perdu. Certains se battent chaque jour pour protéger et faire revivre la forêt. Voici cinq hommes qui, à eux seuls, ont replanté des dizaines de milliers d’arbres.
Sebastião Salgado ramène la biodiversité sur sa terre natale
Quand le photographe franco-brésilien revient sur sa terre natale, au sud-est du Brésil, en 1994, c’est la douche froide. Une terre aride et dévastée a remplacé la forêt tropicale humide. Avec sa femme Lelia, ils acquièrent 700 ha entourant le ranch familial et entreprennent de ressusciter cette forêt. En vingt ans, plus de deux millions d’arbres ont été replantés. Ils couvrent aujourd’hui une surface de 600 ha, qui abrite des centaines d’espèces menacées. Récemment, le site a été reconnu Réserve privée du patrimoine naturel, l’équivalent des Réserves naturelles nationales, en France.
Akira Miyawaki fait pousser les forêts 10 fois plus vite
Ce botaniste japonais de plus de 90 ans a mis au point le concept de senzai shizen shokusei. En français, végétation potentielle naturelle. Le principe : on plante plein d’essences différentes (trente à quarante) sur chaque parcelle pour un max de biodiversité et surtout, on met en terre uniquement des arbres indigènes, c’est-à-dire originaires de la région (pas de palmier en Bretagne ! ). Le résultat : des forêts qui poussent jusqu’à dix fois plus vite que la moyenne, plus denses, accueillant davantage de biodiversité. Au Japon, plus de mille trois cents sites ont été ramenés à la vie grâce à cette méthode, notamment le long des côtes pour protéger les habitations des tsunamis. Dans le monde, ce sont 40 millions d’arbres qui ont ainsi été plantés.
Yacouba Sawadogo fait reculer le désert
On le surnomme « l’homme qui a arrêté le désert ». Dans sa province du Yatenga, au nord du Burkina Faso, cet homme aujourd’hui âgé de plus de 70 ans et récipiendaire d’un Nobel « alternatif », qui récompense les actions en faveur du climat, a réussi à créer une forêt de plus quatre-vingt-dix espèces, s’étendant sur 40 ha. Il a utilisé pour cela la technique de ses ancêtres, appelée zaï. Elle consiste à creuser des trous pour y concentrer les eaux de ruissellement et les matières organiques avant d’y semer les graines. La plante, mieux alimentée, peut ainsi pousser même en saison sèche.
Ranaram Bishnoi parcourt des kilomètres chaque jour pour ses arbres
Issu de la communauté des Bishnoïs, véritables pionniers de l’écologie, dans le nord-ouest de l’Inde, Ranaram a planté 30 000 arbres en un demi siècle, à la force du poignée, dans une région victime de très importantes périodes de sécheresse. Chaque jour, il parcourt des kilomètres pour planter et arroser ses arbres. « Chez nous, la vie humaine a la même importance que celle des animaux ou celle des arbres,… Nous sommes prêts à nous sacrifier pour les protéger des braconniers », explique-t-il dans le livre Bishnois, du photographe Franck Vogel.
Gilles Gautier combat les ravages du feu
Dans la vallée du Tsaranoro, au sud de Madagascar, la culture du brûlis a chassé la forêt. Les éleveurs mettent le feu à la terre pour que les animaux aient des pousses vertes à disposition rapidement, mais ce système agraire abîme les sols. Lorsque Gilles Gautier s’y installe, c’est une zone en friche. Il décide alors de reboiser la région. A la saison des pluies, il enterre des pousses et des boulettes de terre mêlée à de la bouse de zébu. Avec les habitants de la vallée, il a replanté plus de 100 000 arbres et transmis son savoir si bien que 700 000 nouveaux arbres ont été mis en terre au total. Aujourd’hui, on peut y trouver eucalyptus, acacias, faucons pèlerins, lézards, caméléons et pigeons verts.
Challenge exemplaire à developper
en priorité : reboiser les zones très
impactées par les incendies .
C’est une priorité pour lutter contre
le réchauffement climatique , mais
bien entendu , pas la seule