Le capitaine canadien Paul Watson, officier de marine et figure de la lutte contre la chasse à la baleine et de la protection des océans, a été arrêté le 21 juillet.
Lors de son arrestation, son bateau faisait escale à Nuuk, la capitale du Groenland. Depuis 2012, un mandat d’arrêt international, émis par le Japon, vise le fondateur de l’ONG Sea Shepherd, âgé de 73 ans. Il risque donc une extradition vers ce dernier, où il pourrait être condamné à une peine lourde.
On estime que l’action de Paul de Watson a permis de sauver 5 000 baleines dans l’Antarctique.
Le Danemark n’est pas forcément un allié
Le Groenland est un territoire autonome sous autorité danoise. C’était la dernière escale dans la mission estivale de Paul Watson qui s’était fixé comme objectif d’arrêter le Kangei Maru, un navire baleinier japonais capable de stoker jusqu’à 800 tonnes de viande. Une véritable menace pour les cétacés.
Une audience pour décider du sort de Paul Watson a eu lieu le 4 septembre devant la cour du Groenland. Verdict : le fondateur de Sea Shepherd restera en prison vingt-huit jours supplémentaires, jusqu’au 2 octobre. Ce délai permettra au ministère de la justice danois d’examiner la demande d’extradition adressée par le Japon. Une nouvelle audience aura lieu à l’issue de ces vingt-huit jours pour décider du sort de Paul Watson.
Mais le Danemark n’est pas forcément un allié. Les relations entre Sea Shepherd et le Danemark sont, en effet, complexes. Et pour cause : l’ONG s’oppose depuis plusieurs années aux massacres de dauphins aux Îles Féroé.
Une histoire de longue date
La tension entre le capitaine et le Japon, l’un des trois pays encore adepte de chasse à la baleine (aux côtés de l’Islande et la Norvège) ne date pas d’hier.
En 2010, le fondateur de Sea Shepherd, alors qu’il navigue dans l’océan Antarctique lors d’une de ses missions, croise la route d’un baleinier japonais. Celui-ci percute l’un des bateaux accompagnant Sea Shepherd, l’Ady Gil. Qui finit par sombrer après la collision. Son capitaine, Pete Bethune, se rend alors en jet-ski aux abords du baleinier. Il coupe le filet anti-abordage entourant la coque pour monter sur le pont à la rencontre de l’équipage japonais, à qui il veut demander des comptes.
Les racines du mandat d’arrêt international
Une fois sur le bateau japonais, Pete Bethune est gardé en captivité, puis ramené à Tokyo où il est arrêté pour « tentative d’intrusion ». Les chefs d’inculpation retenus sont : intrusion, agression, possession illégale d’un couteau, destruction de propriété et obstruction d’affaires.
Après plusieurs mois de détention au Japon, et un procès à l’issue duquel il est condamné à deux ans de prison avec sursis, Pete Bethune affirme qu’il a coulé l’Ady Gil à la demande de Paul Watson. Ces déclarations, qu’il démentira plus tard, encouragent le Japon à émettre un mandat d’arrêt international contre Paul Watson en 2012. Il est accusé de « conspiration d’abordage » ainsi que de « dommages et blessures ».
La présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali, a raconté sur France Inter le déroulé de cet accrochage, rappelant que l’ONG détient les images de tous ces événements.
Mobilisation et pétition
La mobilisation est forte pour soutenir Paul Watson. Plusieurs rassemblements ont déjà eu lieu, comme en Belgique ou en France. La dernière en date s’est tenue place de la République à Paris, quelques avant l’audience du 4 septembre. Une pétition en ligne circule également pour demander sa libération.
Pour signer la pétition, cliquez ici. Si vous souhaitez apporter votre soutien financier à Sea Shepherd, c’est ici.