Ils étaient plusieurs centaines à se battre, depuis 2020, contre l’extension d’une mine de charbon. Il y a une dizaine de jours, les zadistes de Lützerath, en Allemagne, ont été expulsés manu militari. Hélicoptères, policiers à cheval, brigades canines et canons à eau ont eu raison des cabanes soigneusement construites et habitées pour empêcher les travaux. Même Greta Thunberg était là, venue soutenir cette ZAD symbole de la lutte contre le charbon et les combustibles fossiles chez nos voisins allemands. Mon Quotidien Autrement vous fait un point sur ce dossier :
Pourquoi Lützerath doit être rasé ?
Le village situé entre Düsseldorf et Cologne, dans la Ruhr, doit tout simplement être rasé afin que l’énergéticien RWE puisse en exploiter le sous-sol riche en lignite. Une mine à ciel ouvert en somme. Près du village, un trou de 200 mètres de profondeur existe déjà. La mine doit être étendue.
Comment les zadistes se sont-ils battus ?
Le village est déserté de tous ses habitants, vu que RWE l’a racheté presque entièrement et doit le raser. Des militants s’étaient installés dès 2020 dans les maisons abandonnées ou dans des cabanes et ont créé une ZAD – une « zone à défendre ». Certes la ZAD est expulsée, mais la lutte continue : des recours juridiques sont en cours.
Pourquoi l’Allemagne a rouvert ses mines de charbon ?
A la suite de la guerre en Ukraine, l’Allemagne a rouvert ses mines de charbon : elle dépend en effet fortement du gaz russe. Le charbon est un combustible fossile extrêmement polluant, et fort émetteur de particules fines. En octobre dernier, en échange de la fermeture de ses centrales à charbon en 2030 au lieu de 2038, RWE a obtenu l’autorisation du gouvernement d’agrandir sa mine.
La réouverture était-elle inévitable ?
Pour Greenpeace Allemagne, elle est « amère, mais inévitable ». “Bien sûr que c’est un péché vis-à-vis de la politique climatique, a dit, lui, le ministre de l’Économie, et que nous devrions travailler à ce que cela dure le moins de temps possible”. Le parti écologiste des Grünen a soutenu cet accord, et est donc vertement critiqué.
En effet, les militants se basent sur une étude fort sérieuse de l’Institut allemand d’études économiques. Celle-ci indique que le pays pourrait se passer du charbon de Lützerath, et que l’exploiter met en danger ses ambitions climatiques.