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Mémo sur la nouvelle classe écologique, Bruno Latour & Nikolaj Schultz

Pour que l'écologie trouve sa place dans l'histoire des idées

Mémo sur la nouvelle classe écologique

Paru le 5 avril 2022, modifié le 25 mars 2023

Ecrit par Mathieu

Date de publication : 10/01/2022

Prix : 14 €

Editeur : La Découverte

Le point de départ de Bruno Latour et Nikolaj Schultz est un constat : l’écologie est partout, dans les discours, dans les intentions, dans les préoccupations. Mais politiquement, elle n’est nulle part. Ou plutôt, elle ne s’est pas créée sa propre place dans le spectre des idées politiques.

Tout l’enjeu est là : faire de l’écologie politique un mouvement à part entière, indépendante des clivages historiques. Car jusqu’ici, elle a seulement été inclue dans d’autres projets politiques, sans jamais en être le cœur.

Pour cela, il y a nécessité de faire émerger une classe écologique, comme le suggère le titre de l’essai. Et le terreau est propice, car d’après les auteurs, cette classe est déjà majoritaire. Elle ne s’est simplement pas encore constituée. L’objectif étant de faire de l’écologie l’égale des grandes idéologies qui ont jalonné les siècles passés, marxisme et libéralisme en tête. Bruno Latour et Nikolaj Schultz proposent même un intéressant parallèle entre marxisme et écologie. L’écologie prolongerait en fait le matérialisme du marxisme : “être matérialiste aujourd’hui, c’est prendre en compte, en plus de la reproduction des conditions matérielles favorables aux humains, les conditions d’habitabilité de la planète terre.” Habiter le monde, voilà ainsi tout l’enjeu.

On retrouve au fil des pages certains marqueurs de la pensée du sociologue et philosophe Bruno Latour, à commencer par son attachement au territoire et à un refus raisonné de la globalisation.

Dense et parfois exigeant, ce Mémo sur la nouvelle classe écologique a le mérite d’être très clair. Il est présenté sous forme de paragraphes numérotés qui en facilitent la lecture. Si les paragraphes s’enchaînent logiquement, ils peuvent aussi chacun être lus comme des idées indépendantes des autres.

Malgré la proximité de l’élection présidentielle, il ne faut cependant pas voir ici un programme partisan. Les auteurs précisent qu’il faudra d’abord conquérir le pouvoir des idées avant de penser au pouvoir électoral.

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