Pillages, une BD au cœur de la pêche illégale en mers africaines

Maxime de Lisle, le scénariste de la BD Pillages, a travaillé avec Sea Sheperd. Pendant un an, il a été second du commandant de navires appartenant à l’ONG de protection des océans. En mission contre la pêche illégale en Afrique et en mer Méditerranée, il s’est inspiré de ces expériences pour écrire cette BD, illustrée par Renan Coquin.

Tout comprendre de la pêche illégale

La BD Pillages est un docu-fiction. L’auteur s’appuie sur de vrais chiffres, de vraies problématiques, pour raconter les procédés de pêche délétères pratiqués en Afrique. Le cœur de l’histoire, c’est le pillage des mers africaines par les chalutiers chinois et européens, pratiquant la surpêche de manière illégale.

Le scénariste expose plusieurs points de vue. Celui des politiques, des pêcheurs artisanaux locaux, mais aussi des chalutiers braconniers et d’ONG de protection des océans. Cette mise en parallèle nous permet de saisir l’enjeu global, à l’aide de magnifiques illustrations.

Des infographies sont également présentées sur certaines doubles pages. Elles mettent en image les chiffres clés de la surpêche et de l’état des fonds marins.

Il s’agit d’une problématique environnementale, mais également sociale. Les chalutiers chinois et européens qui pillent les mers font de l’ombre aux pêcheurs artisanaux. Ces derniers se retrouvent forcés de travailler sur ces navires imposants, et de contribuer ainsi au système ayant entraîné leur faillite. De plus, aujourd’hui on compte 130 000 pêcheurs esclaves, souvent en situation de migration, dans le monde.

Coup de projecteur sur le saumon

La lecture de cette BD permet aussi de prendre conscience d’un phénomène important auquel les Européens eux-mêmes participent, par leur consommation, de saumon notamment. En effet, les poissons capturés au large des côtes africaines sont transformés en farine afin de nourrir les saumons d’élevage, consommés ensuite sur notre continent. Pour produire un kilo de saumon, il faut trois à cinq kilos de nourriture. Et chaque année, ce sont 500 000 tonnes de poissons qui sont pêchés en Afrique de l’Ouest, pour être transformées en farine ou huile de poisson.

Une BD à la fois essentielle et captivante.