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Pourquoi mortalité infantile et chauves-souris sont liées

Moins de chauves-souris = plus de pesticides...

Crédit : Oregon State University

Paru le 3 décembre 2024

Ecrit par Elsa de Mon Quotidien Autrement

Voici un exemple tragique de l’effet domino qu’entraînent les bouleversements écologiques. Aux États-Unis, la baisse du nombre de chauves-souris a entrainé une hausse de la mortalité des enfants. Pourquoi ? Parce que la disparition de ces chauves-souris mangeuses d’insectes a conduit les agriculteurs à utiliser davantage de pesticides. Or, ces derniers, on le sait, sont dangereux pour la santé. L’étude a été publiée dans la fort renommée revue Science.

Reconstituons les faits. L’économiste de l’environnement Eyal Frank, de l’université de Chicago, s’est penché sur une maladie qui décime les chauves-souris : le syndrome du nez blanc. Cette attaque fongique se manifeste par un anneau blanc autour de la bouche et du museau des bêtes contaminées. Aucun traitement efficace n’a encore été trouvé. Dans les comtés étasuniens touchés, les populations peuvent baisser de 70 % en seulement quelques mois… Pratique donc, pour avoir des données robustes et les comparer avec les zones épargnées par la maladie.

Aux Etats-Unis, la mortalité infantile a augmenté de 8 %

Les chiffres sont édifiants. Dans les zones affectées, les agriculteurs ont augmenté leur utilisation d’insecticides de 31 %… et la mortalité infantile a augmenté d’environ 8 %. Le chercheur a eu beau chercher d’autres causes (comme la précarité économique, etc.), il s’agissait bien d’une mortalité causée par les pesticides.

À savoir : plus de 1 300 nouveau-nés morts en excès au cours de la période 2006-2017 sur les 245 comtés frappés par l’épizootie.

La scientifique et enseignante à Harvard, Carmen Messerlian estime que les travaux d’Eyal Frank sont « précurseurs ». « En réduisant l’exposition de la population à ces substances, nous sauverions des vies. C’est aussi simple que cela », a-t-elle dit à Courrier international.

« Lorsque les chauves-souris ne sont plus là pour lutter contre les insectes, le coût pour la société est très élevé, alors que le coût de la conservation des populations de chauves-souris est bien plus faible », dénonce Eyal Frank, dans les colonnes de Sciencealert.

C’est un coût en termes de santé mais aussi d’économie, puisque les pesticides et la chute du rendement agricole ont un prix.

Être privés de chauves-souris qui boulottent des insectes, c’est être privés d’une pièce du puzzle. « La plupart du temps, ce genre de service, gratuit, naturel, est invisible. Il n’est pas simplement inconsidéré, il est aussi non protégé, par ignorance ou par opportunité économique. Ce n’est que lorsque ce service disparaît que les conséquences de sa disparition deviennent visibles», souligne La Dépêche vétérinaire.

« Une seule santé »

Un autre cas, plus ancien, a de quoi faire frissonner. Et c’est déjà Eyal Frank qui avait travaillé sur le sujet ! Cette fois, cela se passe en Inde. La mort en masse des vautours dans les années 1990 a engendré une crise sanitaire capitale. Soit la mort de 500 000 personnes. En cause : l’utilisation d’un médicament classique. Le diclofénac, un anti-inflammatoire. Les vaches traitées étaient, une fois mortes, mangées par les vautours, des charognards. Ces derniers n’ont pas apprécié le diclofénac. Résultat : 99 % de la population de vautours décimées ! Les carcasses des vaches, n’étant plus nettoyées par les rapaces, ont commencé à polluer les cours d’eau et faire proliférer les chiens errants… dont beaucoup étaient enragés. La rage et les maladies liées à la contamination de l’eau ont conduit à la mort de bien des humains.

Ce que nous appelons ici l’effet domino a un nom un peu plus sérieux. C’est le concept de « One health », soit « une seule santé ». « Il repose sur un principe simple, selon lequel la protection de la santé de l’Homme passe par celles des animaux et de leurs interactions avec l’environnement. La santé animale, végétale, la santé de l’environnement et celle des humains sont donc intimement liées», explique le site de l’Inrae.

 

Avis sur : Pourquoi mortalité infantile et chauves-souris sont liées

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