Quatre milliards de personnes dans le monde sont exposées au stress hydrique au moins un mois dans l’année, soit presque une personne sur deux. Deux milliards de personnes sont même soumises à un stress hydrique « élevé ». Le stress hydrique correspond à une situation où les ressources en eau disponibles sont inférieures à la demande.
Ces données proviennent du World Resources Institute, qui a publié cet été une version actualisée de son atlas des risques liés à l’eau, baptisé Aqueduct. Selon ses auteurs, « les régions les plus soumises au stress hydrique sont le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, où 83% de la population est exposée à un stress hydrique extrêmement élevé, et l’Asie du Sud, où 74% est exposé ».
Il rapporte que 25 pays rassemblant deux milliards de personnes sont exposés à un stress hydrique élevé. Ceux qui sont le plus exposés sont situés sur la péninsule arabique : Bahreïn, le Koweït, le Liban, Oman et le Qatar. L’Europe compte tout de même trois pays dans le classement : Chypre, la Grèce et la Belgique. « La demande industrielle, qui représente près de 90% de tous les besoins en eau en Belgique en est la principale cause », a expliqué Samantha Kuzma, responsable des données d’Aqueduct, interrogée par Libération.
Jusqu’à 60 % de la population qui pourrait être concerné
D’ici 2050, le World Resources Institute estime que près de 60 % de la population mondiale pourrait être exposée à ce risque. Or, la demande en eau devrait augmenter de 20 à 25 % d’ici cette date car la population mondiale va encore augmenter. Tandis que les ressources qui vont s’amenuiser en raison du réchauffement climatique. 100% du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord vivra avec un stress hydrique extrêmement élevé.
Ce manque d’eau crée de l’insécurité alimentaire. « 60% de l’agriculture irriguée dans le monde est déjà confrontée à un stress hydrique extrêmement élevé, en particulier la canne à sucre, le blé, le riz et le maïs », détaille le rapport.
Des solutions possibles
Mais il serait possible de résoudre ces problèmes, explique le World Resources Institute. Il suffirait d’investir 1% du PIB, soit « 29 cents par personne et par jour de 2015 à 2030 » pour y arriver. « Ce qui manque, c’est la volonté politique et le soutien financier pour faire des solutions rentables une réalité », pointent les auteurs, en mettant en avant plusieurs solutions.
Parmi elles : la réutilisation des eaux usées, une agriculture plus économe en eau, des sources d’énergies plus résilientes et moins liées à l’approvisionnement en eau comme les énergies solaire et éolienne, ou encore un allégement de la dette en échange d’un engagement à investir dans la biodiversité ou des infrastructures résilientes.