Nous entendons tous parler des climatosceptiques, mais savons-nous réellement qui se cache derrière ce terme ? Il y a plusieurs degrés de climatoscepticisme. Il y a les personnes qui réfutent ou mettent en doute le changement climatique, et celles qui estiment que les humains n’en sont pas la cause principale.
De plus en plus nombreux
Au global, les climatosceptiques sont de plus en plus nombreux, en particulier depuis 2020. Selon différents sondages et études en 2023 (Ipsos, Ademe, Institut Descartes…), ils représenteraient entre 35 et 43 % de la population française. En 2020, les chiffres se situaient plutôt entre 20 et 32 %.
Afin d’approfondir le sujet, l’ONG Parlons Climat a mené une enquête sur les différents profils des climatosceptiques. Publiée en novembre 2024, elle met en lumière deux catégories : les climatosceptiques « mous » (30 % des sceptiques) et les « durs » (24 %).
Les premiers 30 % remettent surtout en doute la cause humaine, mais ont conscience de la réalité de la situation ainsi que de ses impacts. Ils reconnaissent l’urgence de trouver des solutions.
Les climatosceptiques « durs », quant à eux, n’adhèrent pas à l’idée d’un changement climatique dans son ensemble. Pour justifier leurs positions, ils avancent parfois des revendications politiques, voire complotistes.
Quels profils ?
Le climatoscepticisme concerne toutes les catégories de la population française. Néanmoins, certaines constantes semblent se dégager quand le sujet est étudié de près, comme l’a fait Parlons Climat.
D’après l’ONG, un tiers des plus de 65 ans sont climatosceptiques. Chez les 18-24 et les 50-65 ans, c’est seulement un quart, et un peu moins pour les autres tranches d’âge (de 21 à 23 %). En revanche, le genre et le lieu d’habitation ne semblent pas constituer des critères déterminants.
Le niveau d’études et le niveau de revenus, en revanche, sont des marqueurs importants. Ceux dont le revenu mensuel moyen du foyer est inférieur à 1 000 € sont 32 % à correspondre au profil climatosceptique, contre 23 % chez ceux qui gagnent plus de 5 000 €. Même constat pour le niveau d’études : plus il est élevé, moins la part de climatosceptiques est importante.
Concernant les opinions politiques, il semblerait que ce soient les plus marqués à droite qui adhèrent le plus facilement aux opinions climatosceptiques. 34 % des personnes se déclarant proches des Républicains sont concernées, et ce sont les mêmes chiffres pour le Rassemblement national. Contre 15 % pour le Parti socialiste et 21 % pour La France Insoumise et les Communistes.

Mais d’après l’ONG, le facteur le plus puissant est la proximité avec les sujets environnementaux et les mouvements écologistes. Ceux qui accordent le moins d’importance à la protection de l’environnement, sont en grande partie climatosceptiques. Même constat pour les personnes ayant déclaré avoir peu de sympathie envers les mouvements écologistes.
