La période estivale 2023 s’achève avec sa liste de chiffres records absolus jamais atteints et qu’on aurait préféré ne pas connaître. Impossible d’en choisir un seul, alors voici un florilège de trois records. À eux trois, ils rendent compte de l’ampleur des changements à réaliser pour minimiser la crise écologique.
1) 139 238 vols commerciaux le 20 juillet
En juillet, le nombre de vols commerciaux dans le monde n’a cessé d’atteindre de nouveaux records de semaine en semaine. Après avoir communiqué sur un nombre record établi à 134 000 le 6 juillet, le site de suivi des vols aériens Flightradar24 a enregistré 139 238 vols commerciaux dans le monde pour la seule journée du 20 juillet.
Rajoutez à ce nombre le reste des vols non commerciaux recensés (la plupart des jets privés, planeurs, hélicoptères, ambulances aériennes, avions gouvernementaux, avions militaires et drones) et vous obtiendrez le nombre impressionnant de 261 104 vols au total enregistrés ce jour-là.
2) 21,1°C enregistrés à la surface des océans
La température moyenne mondiale de la surface des océans a battu son record absolu en ce mois d’août, atteignant 21,1°C entre le 12 et le 22 août [jour de la rédaction de cet article], d’après la base de données Climate Reanalyzer de l’Université du Maine, aux États-Unis.
« De fragiles écosystèmes, à la base d’une pyramide de vie, pourraient être fortement impactés comme les herbiers marins (c’est-à-dire les prairies marines) ou coraux, a commenté sur LinkedIn l’agroclimatologue Serge Zaka. Par effet boule de neige, cette altération du milieu de vie de nombreuses espèces marines pourrait impacter leur reproduction, alimentation, etc. A terme, ces milieux, ainsi que les espèces associées, pourraient tout simplement disparaître. »
3) Un isotherme zéro degré atteint à 5 298 mètres
« Le radiosondage de Payerne [une station météo au nord-ouest de la Suisse] de cette nuit du 20 au 21 août 2023 a mesuré l’isotherme du 0 °C à 5 298 mètres, ce qui constitue un record depuis le début des mesures, en 1954 », a rapporté MétéoSuisse cet été.
L’isotherme zéro degré mesure l’altitude à laquelle il faut se hisser pour espérer trouver des températures négatives. 5 298 mètres, c’est près de 500 mètres plus haut que le Mont Blanc, le sommet le plus élevé de la chaîne des Alpes. « Le précédent record datait seulement du 25 juillet de l’année dernière avec 5 184 mètres », a précisé MétéoSuisse. Contacté, l’organisation a également rappelé qu’en 1954, la première valeur mesurée la plus élevée était de 4 737 mètres et que l’isotherme zéro degré n’avait été supérieur à 4 000 mètres que pendant une dizaine de jours cette année-là.
Plus l’isotherme zéro degré grimpe, plus les glaciers sont menacés. Et avec eux, le cycle de l’eau, les chutes de neige, le développement de la végétation et les risques de chutes de pierres.