Ils sont minuscules, mais présents partout… Les semi-conducteurs sont indispensables au fonctionnement de nos ordinateurs, smartphones, cartes de paiement ou voitures récentes.
Souvent en silicium ou carbure de silicium, ils constituent la base des circuits intégrés ou de puces électroniques. Les microprocesseurs ou les puces de mémoire peuvent en contenir jusqu’à plusieurs milliards. Ils permettent à la fois de transmettre l’information, de la stocker et de la calculer.
Pénurie récente liée à la hausse de la demande
Depuis les années 1960, leur demande n’a cessé de grimper. Ces dernières années, la hausse des besoins s’est même élevée de 10 à 15 % par an. Au point que les industries productrices se sont retrouvées en difficulté pour y faire face. Depuis la pandémie de Covid-19 en particulier, on a même parlé de pénurie. La hausse du télétravail et des besoins en outils informatiques en est l’une des explications, alors qu’au même moment la production tournait au ralenti.
Certains secteurs industriels, dans l’automobile par exemple, ont arrêté un temps leur chaîne de production, ou l’ont ralenti. C’est le cas d’usines Ford, Renault ou PSA en France. Les semi-conducteurs sont en effet nécessaires à la conception de modules tels que les tableaux de bord ou les systèmes de navigation.
Relocaliser la production
Le marché des semi-conducteurs est dominé par l’Asie et les États-Unis. L’entreprise américaine Intel est celle qui enregistre le plus de ventes, suivie par les entreprises sud-coréennes Samsung Electronics et SK Hynix. Les entreprises qui vendent les semi-conducteurs peuvent sous-traiter leur fabrication à des fonderies. La fonderie taïwanaise TSMC s’est même vu confier 54 % de la fabrication mondiale de semi-conducteurs en 2020, selon le cabinet d’études taïwanais TrendForce.
En réaction à cette dépendance et pour faire face à la pénurie, l’Union européenne cherche à réinvestir dans le domaine. En 2021, la Commission européenne a annoncé vouloir faire passer la production européenne de semi-conducteurs de 10 % actuellement à 20 % de la production mondiale en 2030. En juillet, les fabricants américains GlobalFoundries et la multinationale STMicroelectronics ont annoncé la construction d’une usine près de Grenoble. Le fabricant américain de puces Wolfspeed a aussi annoncé au mois de janvier vouloir investir plusieurs milliards d’euros pour construire une usine de semi-conducteurs dans l’ouest de l’Allemagne.
Volatilité du marché
Mais le marché des semi-conducteurs est connu pour ses cycles de pénurie puis de surabondance. Depuis 2022, les fabricants ont pu renflouer leurs stocks, au point de se retrouver dans la deuxième situation. Au mois d’octobre, la Semiconductor Industry Association annonçait ainsi que les ventes de semi-conducteurs étaient en baisse, pour la première fois depuis 2020. En cause ? Un contexte économique morose, qui voit baisser les ventes de smartphones, ordinateurs et autres produits électroniques en général.
L’industrie automobile subit toutefois toujours la pénurie de certains types de puces. Une situation qui devrait perdurer jusqu’à fin 2023, en raison du boom des voitures électriques, remplies d’électroniques. Un monde accro à ces petites puces.