Autrefois cantonné à la montagne, le transport par câble se développe de plus en plus en ville. On vous explique pourquoi.
Quels sont les avantages du téléphérique urbain ?
Il fonctionne à l’électricité et n’émet donc pas de gaz à effet de serre. Il est peu bruyant. Par rapport à d’autres moyens de déplacements, il a une très faible emprise au sol. Cette dernière se limite aux pylônes qui soutiennent les câbles et aux gares de départ et d’arrivée. L’artificialisation des sols est réduite. Et les travaux pour sa mise en place sont également limités, si l’on compare par exemple à un réseau de tramway ou de métro. Résultat, son installation, relativement rapide, coûte aussi bien moins cher que d’autres solutions.
Dans les grandes villes, il constitue aussi un bon moyen pour désenclaver des quartiers, enjamber des cours d’eau, relier des collines.
Où est-ce que ça existe ?
L’exemple le plus emblématique est sans doute celui de Medellin, en Colombie. Construit en 2006, il a permis de désenclaver les quartiers pauvres situés en hauteur en les reliant au centre de la vallée en 15 minutes au lieu de deux heures. A La Paz, en Bolivie, 160 000 passagers empruntent les sept lignes de téléphérique chaque jour. C’est le plus grand réseau au monde. Il en existe aussi au Vénézuela, au Brésil, ou encore aux Etats-Unis, à New York par exemple.
En France, c’est à Grenoble que le premier a été construit, en 1934 mais les « bulles », comme elles sont surnommées, ont plutôt un usage touristique. Elles conduisent au fort de la Bastille, situé en dehors de la ville. Brest a par contre construit en 2016 un vrai téléphérique urbain. Il permet de traverser le fleuve Penfeld et de rejoindre les deux rives en à peine trois minutes. Il a été emprunté par près de 800 000 passagers dès la première année. Il a par contre connu quelques soucis techniques, de nombreuses pannes électriques, et surtout une cabine s’est décrochée lors d’une maintenance, sans faire de blessé heureusement. Après dix mois d’arrêt, il vient tout juste de reprendre du service.
De nombreux projets en cours
Pas de quoi refroidir les ardeurs des autres municipalités puisque les projets sont nombreux. En Île-de-France, une ligne devrait relier Créteil à Villeneuve Saint-Georges (Val-de-Marne), en passant par les villes de Valenton ou encore Limeil-Brévannes, en 17 minutes. A Toulouse, les travaux du futur Téléo ont débuté l’an passé. A Lyon, une ligne devrait relier d’ici à 2025, le quartier sud de Gerland à Francheville. Le « métrocâble » de Grenoble devrait survoler deux cours d’eau, deux autoroutes et une voie ferrée d’ici à 2023.