En janvier dernier, le Président de la République Emmanuel Macron a commandé à dix experts un rapport pour évaluer l’impact de l’exposition des enfants aux écrans. Les conclusions, rendues en avril par cette commission, confirment l’existence de risques en cas de surexposition dès le plus jeune âge. Avec des conséquences sur leur santé physique et mentale, sur le développement de leur cerveau, mais aussi de leur sécurité.
Le 30 avril, à la suite de la publication de ce rapport, le Premier ministre, Gabriel Attal, prend la parole devant l’Assemblée nationale. Il affirme que « l’addiction aux écrans, chez les jeunes et chez les enfants, est une catastrophe sanitaire et éducative en puissance. Et d’ailleurs, on en voit déjà les effets. »
Gabriel Attal met en cause l’éducation nationale
« Nous avons pris des décisions fortes », affirme le Premier ministre, rappelant que la France interdit l’usage des téléphones portables dans les écoles et les collèges, depuis 2018. Interdiction peu respectée… Une nouvelle mesure est alors expérimentée en cette rentrée 2024 : la pause numérique. Il s’agit de prendre le téléphone des élèves dès leur entrée dans l’établissement, afin que ces derniers ne puissent pas y avoir accès pendant la journée scolaire. Près de 200 collèges volontaires sont concernés, soit plus de 50 000 élèves d’après le ministère de l’Éducation nationale. Le gouvernement prévoit une généralisation pour le début d’année 2025.
Mais Gabriel Attal dit vouloir aller plus loin. Il soutient une proposition de loi LR (Les Républicains), déposée par Annie Genevard et Antoine Vermorel-Marques début avril 2024. Elle préconise l’interdiction des écrans dans les crèches et chez les assistantes maternelles. Une manière de protéger les enfants de moins de 3 ans de l’exposition permanente aux écrans. Cette proposition a fait néanmoins réagir dans le secteur de la petite enfance.
« Tout le monde doit balayer devant sa porte, y compris l’État et l’Éducation nationale, et les collectivités locales impliquées dans l’Éducation nationale. » Le chef du gouvernement déplore le remplacement des manuels par les écrans dans certains établissements scolaires. « On devra repenser aussi un certain nombre de politiques qui sont aujourd’hui menées dans nos services publics, notamment l’éducation. » Pour l’heure, aucune mesure n’a été proposée dans ce sens.
Des préconisations à l’attention des parents
Le rapport remis à Emmanuel Macron émet des pistes pour adopter de bonnes pratiques, également à l’attention des parents.
Parmi ces recommandations, les experts conseillent de protéger les enfants en établissant une progression des usages selon l’âge, afin que le contenu et la fréquence restent adaptés. Il est aussi important de leur donner des clefs pour leur permettre d’être autonome et de ne pas se mettre en danger. Il faudrait aussi former les adultes encadrants, parents ou professeurs. Ce n’est pas toujours le cas. Selon la commission, limiter les écrans est une bonne initiative. Mais mieux consommer le contenu numérique, est également un véritable enjeu.