« Chic et tendance, la voiture électrique Lamborghini Urus est la voiture idéale pour votre enfant de 3 à 6 ans en quête d’aventures. Cette jolie voiture SUV développera l’imagination de votre bout de chou tout en l’amusant », décrit P’tit Bolide, un site spécialisé dans la vente de véhicules en tout genre pour les enfants. Pour ce SUV électrique pour enfant, il faut compter débourser 255 euros.
Sur Sport4heros, vous retrouverez un autre SUV Land Lover version bambin à 219 euros en solde, 569 euros sans réduction. Ou un SUV Mercedes sur Kid’zzz and Quad’zzz pour 449 euros. Ces ventes de véhicules électriques qui permettent aux enfants de se déplacer et conduire eux-mêmes semblent se multiplier, à la vue du nombre de sites vantant leur fourniture.
Mais l’imagination des enfants, comme le vante P’tit Bolide, doit-elle encore être rivée sur le secteur automobile ? Surtout lorsque c’est pour reprendre leur version la plus polluante vantant le format du SUV ?
Les transports, premier secteur émetteur de gaz à effet de serre
Pour rappel, depuis 1998, le secteur des transports est celui qui émet le plus de gaz à effet de serre en France. En 2022, il était responsable de 31,1 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, selon le ministère de l’Écologie. Et parmi les émissions du secteur, la part des voitures individuelles représentait 54 %.
Côté SUV, les ventes ont atteint des records. Alors que les ventes de véhicules ont légèrement baissé entre 2021 et 2022 dans le monde, celles des véhicules utilitaires sportifs (Sport utility vehicle – SUV) ont continué d’augmenter. Elles représentent désormais près de la moitié (46 %) des ventes de véhicules neufs, selon l’Agence internationale de l’énergie.
Un imaginaire de la voiture qui pèse lourd
Or ces voitures au look de 4×4 sont plus lourdes que les voitures traditionnelles et consomment donc environ 15 % de carburant en plus. Elles ont ainsi contribué à relever le poids moyen d’un véhicule en France, passé de moins d’une tonne (953kg) en 1990 à 1 233 kg en 2022, selon l’Ademe. Résultat : après une baisse ces dernières années, les émissions moyennes par kilomètre parcouru sont reparties à la hausse en France.
Et s’il existe des SUV électriques, les batteries pour déplacer ces presque tanks sont lourdes et longues à recharger, ce qui annule presque les gains écologiques d’un passage à un véhicule électrique.
Des notions que les enfants n’ont sans doute pas en tête en montant dans l’un de ces véhicules électriques. Mais que leurs parents – bien informés – peuvent tenter de leur transmettre tout en les guidant vers d’autres moyens de mobilité plus doux, comme la marche à pied, la course, le vélo, les rollers ou la trottinette.