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A Faux-la-Montagne, village creusois bouillonnant d’alternatives

Il fait bon vivre à Faux-la-Montagne (Creuse). Et c'est en grande partie grâce à la maire Catherine Moulin.

fauxlamontagne-maires-ruraux

Paru le 28 avril 2020, modifié le 20 janvier 2022

Ecrit par Elsa de Mon Quotidien Autrement

« Être loin de tout est une chance. On a toujours su se prendre en charge, se retrousser les manches », expliquait Catherine Moulin, la maire de Faux-la-Montagne, dans Reporterre. Et il fait bon vivre dans ce village de Creuse (420 habitants), à plus d’une heure de route de Limoges, la première grande ville.

 

Photo de Catherine Moulin, maire de Faux-la-Montagne.
Catherine Moulin.

 

En temps de coronavirus, se prendre en charge, c’est surtout prendre soin, porter attention aux autres. Ainsi,  une cellule de soutien moral et psychologique répartie entre plusieurs communes autour du lac de Vassivière a été mise en place, comme l’explique Loïc, l’un des membres dans un article de France 3 :

« Le confinement peut être un facteur de difficulté supplémentaire pour les gens. Cela crée une déstabilisation, cela change les repères provoquant parfois des angoisses. Chez certaines personnes âgées autonomes, l’isolement, l’anxiété véhiculée par les médias, et l’incertitude face à l’avenir peuvent augmenter le stress, la tristesse, la panique… »

Si le groupe existe depuis dix ans, une permanence téléphonique spécifique a été créée et chaque jour, pendant deux heures, il est possible d’appeler la ligne.

Une scierie et une crèche coopérative, une télévision locale…

Qui a dit qu’exode rural était inéluctable ? Le village ne connait pas la désertification ! Même si, comme bien des territoires ruraux, la métropolisation et la centralisation en cours ont comme conséquence la disparition de services publics. Pour y faire face, comme toujours, les habitants se sont retroussés les manches. En témoignent de belles initiatives :

-* Une scierie coopérative, vingt-six emplois, trente ans d’existence et le même salaire pour tous. La mairesse est arrivée dans le village au début des années 1980, avec des amis et plein d’envies. Depuis, le village a attiré moult néo ruraux, et le moins qu’on puisse dire, c’est que la greffe a pris.  « [Le maire d’alors] savait qu’il fallait être actif, que, sinon, tout allait disparaître, et il a eu comme politique d’accueillir tous les porteurs de projets », raconte-t-elle dans le Monde. Et vu que rien n’est laissé au hasard, un poste de broyage a été créé pour éviter les déchets : les écorces des arbres sont transformées en copeaux pour les chaudières.

 

-* Télémillevaches-une télévision locale qui propose des reportages sur la montagne limousine et qui existe depuis… 1986 !

-* Des assemblées villageoises pour réfléchir au « bien commun »

-* Pivoine, une association d’éducation populaire pour apprendre la couture, se perfectionner en compta, se plonger dans la mécanique, faire de la cartographie, démêler des situations…

-* Une crèche associative –  pas de direction, égalité des salaires – qui emploie aujourd’hui six personnes. Cette dernière a été créée il y a vingt-cinq ans par un groupe de parents, dont la mairesse.

Vous l’aurez compris, à Faux, ça bouillonne. La maire s’est même positionnée sur les compteurs Linky. « Nous n’avons pas voulu prendre un arrêté anti-Linky mais donner la possibilité aux habitants de pouvoir refuser ou accepter », explique-t-elle dans la Montagne. L’arrêté permet en fait à la commune de créer une permanence pendant la campagne d’installation des compteurs pour informer les consommateurs, notamment sur le traitement des données personnelles et sur les conséquences de l’exposition aux ondes.

Mais tout n’est pas rose à Faux et l’autonomie a ses limites, comme le montre l’exemple suivant.

« On se bat pour faire vivre nos territoires, répondre à des besoins, et on est rayés de la carte par des politiques qui ne tiennent pas compte de nos réalités », regrette Emilie Lordemus dans le Monde. Cette graphiste, la quarantaine, s’était lancée dans la création d’un centre rural innovant. Un projet stoppé par la fin des contrats aidés et des financements qui n’ont pas suivi. Elle ne peut s’empêcher d’y voir « une mort programmée des campagnes ».

 

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Mon Quotidien Autrement a décidé de vous parler régulièrement de maires à la fibre écolo, qui mettent en place de réelles initiatives vertes sur leur territoire. On estime que les collectivités locales sont directement responsables de 15 % du total des émissions de GES au niveau France : et cela compte tenu de l’impact de leurs décisions concernant le patrimoine (bâtiment, éclairage public, flotte de véhicules) et de leurs champs de compétences (logement, transports, gestion des déchets, etc.). Si l’on intègre les effets indirects de leurs décisions et orientations, les collectivités seraient alors responsables de 50 % des émissions de GES. C’est énorme et c’est pour cela que nous voulons mettre en lumière les bonnes pratiques de certaines municipalités.

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