Machines à laver, téléphones portables, télévisions, perceuses, thermomètres électroniques, lampes (ampoules)… Chaque année, un Français achète en moyenne 13 appareils électriques ou électroniques, selon le registre des déchets d’équipements électriques et électroniques ( DEEE prononcez D3E). En 2020, 848 millions de nouveaux équipements ont été vendus. 17 % de plus qu’en 2018.
Le problème est que ces équipements ont une durée de vie limitée. Et qu’en fin de vie, ils ne peuvent être bêtement jetés à la poubelle ou prendre la poussière dans un coin sombre de sa maison. Ces DEEE doivent être collectés puis recyclés.
Qui se charge de cette collecte et du recyclage ?
Depuis 2005, ce sont les fabricants de ces équipements qui sont responsables de l’enlèvement et du traitement des déchets électroniques et électriques collectés en France.
Pour remplir cette obligation, ils peuvent créer des systèmes individuels approuvés par les pouvoirs publics, ou adhérer financièrement à l’un des éco-organismes agréés, au prorata des quantités d’équipements qu’ils mettent sur le marché.
En France, les deux principaux éco-organismes qui s’occupent des DEEE sont Ecologic et Ecosystem. Leur rôle ? Développer les points de collecte (en déchetterie, chez Emmaüs, en ressourcerie, dans les magasins vendant des équipements…), assurer la collecte puis le recyclage, en s’appuyant sur un réseau de partenaires. A noter que depuis 1992 et l’entrée en vigueur de la convention de Bâle, l’export des DEEE hors de l’Union européenne est interdit.
Ils prennent trop la poussière chez nous …
Mais pour que les éco-organismes remplissent leur rôle, il faut que nous, consommateurs, remplissions le nôtre. A savoir, nous débarrasser de nos vieux équipements électriques et électroniques, plutôt que de les laisser prendre la poussière. On a tout intérêt à les recycler. D’une part parce qu’ils peuvent contenir des substances potentiellement polluantes. C’est le cas du mercure présent dans les vieux thermomètres, ou des fluides frigorigènes des réfrigérateurs. D’autre part, on trouve dans les déchets électroniques des matériaux ayant une valeur importante, comme les terres rares ou des métaux présents en quantité limitée dans la nature et dont l’extraction, souvent à l’autre bout du monde, et le transport sont très polluants (comme le zinc ou le nickel).
79 % des Français conservent encore leurs vieux téléphones. Résultat, entre 50 et 100 millions de téléphones croupissent dans nos logements. En 2019, 780 000 tonnes de DEEE ménagers ont tout de même été collectés en France. Cela représente 11,6 kg de déchets par habitant, soit un taux de collecte de 52 %. Cela veut dire que les éco-organismes parviennent à collecter un peu plus de la moitié des équipements électriques et électroniques vendus.
Un petit mieux et des différences par région
Il y a du mieux (+ 1 % par rapport à 2018). Notamment car les actions de sensibilisation des éco-organismes ont permis de réduire la part de ces équipements finissant dans les ordures ménagères (estimée à environ 1 kg/hab. en 2013) et que la lutte contre l’exportation illégale de déchets électroniques et électriques porte ses fruits. Mais le taux de collecte global reste encore trop bas. Et bien en-dessous de l’objectif de collecte de 65 % fixé par les éco-organismes.
A noter tout de même, que le taux de collecte varie beaucoup selon les zones géographiques. Il est par exemple meilleur dans les départements de la Meuse (30 kg/hab.) et du Tarn-et-Garonne (24 kg/hab.) et particulièrement mauvais à Paris (1,4 kg/hab.). Le taux dépend aussi beaucoup du type d’équipements. Les gros électroménagers (frigo, machine à laver, sèche-linge, etc.), sont par exemple bien collectés.
Pour vous aider à gérer la fin de vie de vos équipements, on vous a préparé un GUIDE PRATIQUE.
Une fois collectés, les DEEE sont bien recyclés
Une fois collectés, ces déchets doivent donc être recyclés. Sur ce point, les objectifs fixés sont mieux remplis. 77 % des DEEE collectés sont réutilisés ou recyclés. 9 % permettent de produire de l’énergie en étant incinérés. Là encore, les taux sont très variables selon les équipements. Les lampes (87 %) et les panneaux solaires (82 %) sont très majoritairement réutilisés ou recyclés. Pour, les écrans cathodiques, il n’existe désormais plus de filière de recyclage car ils sont considérés comme dangereux et finissent donc dans des installations de stockage de déchets dangereux.
Bonne nouvelle, la loi anti-gaspillage promulguée en 2020 devrait améliorer la gestion des équipements électroniques et électriques. Elle prévoit en particulier la montée en puissance du réemploi, de la réparation, de la réutilisation et de l’éco-conception. Une façon de réduire la quantité de DEEE à collecter, puis à traiter.