Hommes et femmes, jeunes ou moins jeunes, vivent ensemble plutôt sereinement en France. C’est le constat dressé par l’enquête Ipsos sur le Vivre ensemble menée en décembre 2011 sur 1014 individus pour le Conseil économique social et environnemental et le cabinet d’audit KPMG. Les conflits de sexes ou de générations semblent quasi inexistants, malgré les nombreux débats qui agitent l’actualité française. Eh oui, 86% des Français jugent les relations entre hommes et femmes ‘bonnes’. Mais le plus intéressant de l’étude concerne l’importance de la famille. Nous sommes très nombreux (82%) à estimer que les relations au sein de la famille sont ‘bonnes’. A l’heure où le modèle de la famille nucléaire, à savoir un père une mère et les enfants, semble remis en question par l’augmentation du nombre de divorces, ces chiffres ont de quoi étonner.
Les jeunes très attachés à la famille traditionnelle
Il faut se pencher sur une autre étude pour y voir un peu plus clair. Le sondage Ipsos réalisé avec le concours du journal La Croix souligne que les Français restent très fortement attachés à cette fameuse famille nucléaire traditionnelle. Interrogés sur leur préférence entre d’une part « construire une seule famille dans leur vie en restant avec la même personne », et de l’autre « ne pas forcément construire une seule famille avec la même personne », les trois-quarts des interviewés (77%) déclarent choisir la première option (contre 13% pour la seconde option) ! Et ce sont les plus jeunes qui s’avèrent les plus attachés à cette stabilité : 84% des 18-24 anset 89% des 25-34 ans. Il faut dire que par les temps de crise que nous traversons, un repli sur soi semble être le seul rempart au mal-être. Et effectivement, ce que l’enquête sur le Vivre Ensemble montre également, c’est que dès que l’on sort du petit cercle familial, les Français jugent que le climat se dégrade…
Crispation dans le monde de l’entreprise
«La confiance existe en bas, à l’échelle des petits cercles d’appartenance, la famille, les amis, les voisins. Elle baisse dès que l’on passe au niveau de l’entreprise, des communautés, des religions. À l’échelon encore supérieur, celui des politiques, des élites, des médias, la défiance atteint des niveaux vertigineux. Cet écart n’est pas nouveau mais il s’est transformé en fossé profond», avait analysé Pascal Perrineau, directeur du CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po). La moitié des personnes interrogées jugent que les relations entre les personnes d’origines ethniques différentes (46%) ou entre les communautés religieuses (51%) sont ‘mauvaises’. Et, ce qui n’arrange rien, près d’un Français sur deux a l’impression que la situation s’est dégradée ces dix dernières années. Même constat au sein de l’entreprise. Près d’un Français sur deux (46%) considère que les relations au sein de l’entreprise se sont détériorées depuis dix ans. Les 35-59 ans sont particulièrement nombreux à faire ce constat (52%), tout comme les cadres (57%).
Quelle solution ?
C’est « la tolérance, le respect » (46% de citations) qui gagnent la palme d’or. Promouvoir ces valeurs est la mesure jugée la plus efficaces pour mieux vivre ensemble, avec « la formation des jeunes à la citoyenneté par l’éducation civique ou le service civil » (43%).