Date de publication : 15/06/2017
Prix : 15 €
Editeur : Editions Goutte d'or
C’est une petite maison d’édition à suivre de près : les éditions Goutte d’Or. Ce sont eux qui ont publié Steak Machine, ce récit d’une immersion dans un gros abattoir breton, où l’on découvrait les dures conditions de travail des ouvriers. Eux aussi, qui ont publié Surdose, une enquête sur la brigade des stups et les overdoses. Et enfin, eux à qui on doit On ne naît pas grosse.
« J’ai décidé d’écrire pour ne plus m’excuser d’exister »
« Ce qui gêne tant les gens, c’est mon poids : 150 kg pour 1,53 m. Après avoir été méprisée pendant des années, j’ai décidé d’écrire pour ne plus m’excuser d’exister. De là est née cette enquête journalistique dans laquelle j’affronte mes tabous et mon passé, et où je décortique le traitement que la société – professionnels adeptes de la chirurgie de l’obésité, magazines féminins, employeurs – réservent aujourd’hui aux grosses », peut-on y lire.
Dans ce livre coup de poing, à la fois témoignage et enquête, on découvre l’ampleur de la grossophobie, soit les discriminations auxquelles doivent faire face les personnes grosses. Gabrielle Deydier, l’auteure, débute d’ailleurs son livre par le récit du harcèlement qui l’a conduite à démissionner, s’enfonçant dans une spirale de précarité et de honte d’elle-même. « Les gros ont huit fois moins de chance de trouver du travail, ils sont rejetés de l’espace public, discriminés chez le médecin… Il faut que les gens sachent que cette violence-là existe. Les obèses se plaignent rarement. Je veux alerter les pouvoirs publics », expliquait-elle dans le Parisien. L’ouvrage permet aussi de souligner l’aspect multifactoriel de cette maladie, trop souvent faussement réduite à un « manque de volonté », alors que bien des facteurs rentrent en compte, comme la précarité.
Bref, un livre autobiographique à mettre entre toutes les mains !