« Quand je suis sorti de prison, j’ai ressenti de la joie, bien sûr de la joie, et puis l’envie de tout recommencer à zéro ». Ce témoignage, c’est celui d’Olivier, chauffeur de poids lourds, soutenu par l’association Wake Up Café, créée en 2014.
« C’est une association de réhabilitation de sortants de prison, qu’on rencontre en détention et qu’on accompagne après en suivi individuel et en suivi collectif pour une réhabilitation durable et sans récidive », explique Clotilde Gilbert, la fondatrice, interrogée par Solidarum.
Changer leur regard, changer notre regard
Son déclic ? Elle a été aumônier de prison pendant sept ans et partait à la rencontre de détenus confinés dans leur cellule 22 heures sur 24. « Le fait que le monde carcéral abime la personne m’a énormément marquée », explique-t-elle. Que deviendront les détenus qui veulent s’en sortir une fois hors de prison ? Qui les attend ?
La première étape, ça a été de créer une chorale en prison avec in fine l’enregistrement d’un CD à la maison d’arrêt de Nanterre. Puis se sont développés des actions de réinsertion, avec une aide aux sortants et des partenariats avec des entreprises. Car l’idée est bien de changer le regard des détenus sur eux-mêmes mais aussi le regard de la société sur ces ex prisonniers.
Plus qu’une association de soutien, c’est une communauté de sortants de prisons qu’a créé l’asso. Ateliers chaque mois pour qu’anciens et nouveaux partagent leur expérience de la réinsertion, dîner entre bénévoles et sortants de prison chaque semaine…
Et le Wake up Café a encore pas mal de projets dans les cartons : une formation qualifiante en cuisine à Fleury-Mérogis, un partenariat avec l’école de code Simplon, la création d’un café pour que les sortants se réhabilitent en douceur…