Comment désencombrer sa maison et tendre ainsi vers une consommation plus responsable ? Le but est louable, mais souvent compliqué à mettre en œuvre. Pour aider plusieurs foyers à effectuer cette transition, l’Ademe, l’agence de la transition écologique, a lancé l’an dernier l’opération « Osez changer : mieux consommer, vivre plus léger ». 21 foyers de taille variée et vivant dans des zones géographiques différentes se sont prêtés au jeu.
Durant sept mois, ils ont été accompagnés par des « home organisers », des professionnels du tri, du désencombrement et du rangement, spécifiquement choisis pour leur formation aux enjeux de consommation responsable. Au cours de cinq visites à domicile, ils ont aidé les familles à faire le point sur leurs possessions, à identifier leurs besoins, à se désencombrer, à interroger leur consommation et à prendre des engagements pour aller vers plus de sobriété et une consommation responsable.
Au résultat : un bilan et des méthodes pour oser changer à son tour.
1) Dresser son plan de bataille
Qui participe à l’expérience ? « La charge mentale du désencombrement – comme pour d’autres pratiques de consommation plus responsable – tend à reposer exclusivement sur les femmes », explique la sociologue Marie Mourad, spécialiste du gaspillage et de la sobriété, qui a participé à l’opération de l’Ademe. Le mieux est d’associer tous les membres du foyer.
Se fixer des priorités dans les catégories à trier : pièce par pièce, par catégorie d’objets (vêtements, équipements électroniques et numériques, souvenirs, etc.) ou tout d’un coup ?
2) Faire le tri
Parcourir son logement et réunir tous les objets que l’on souhaite trier au même endroit, pour se rendre compte de l’ensemble de ses possessions.
Prendre du recul : Ces objets répondent-ils à un réel besoin ? Ont-ils vraiment servi ces derniers mois ou ont-ils été conservés « au cas où » sans que l’occasion ne se présente ? Quel attachement sentimental me relie à cet objet ? Est-ce que je continue de l’apprécier ?
« Les 21 foyers participants ont tous eu un choc en triant et comptant leurs objets, alors même qu’ils n’avaient pas l’impression de surconsommer. Les résultats montrent que leurs objets répondent à des besoins fonctionnels mais aussi sociaux, forgés par des normes culturelles et sociales autant que par le marketing et la publicité, en plus de cadeaux qui n’en sont pas » (Marie Mourad)
3) Donner une « seconde vie » à ses objets
Quatre solutions sont possibles, pour éviter de passer par l’étape poubelle.
Vendre : vide-grenier, Le Bon Coin, Facebook Marketplace, Vinted, Momox, Rakuten etc.
Donner : à des proches ou au voisinage, recyclerie, Emmaüs, Geev, Donnons.org, groupes Facebook, etc.
Réparer : le faire soi-même (Commentreparer.com) ou se tourner vers des réseaux de professionnels ou de bénévoles comme Repar’acteurs (annuaire de réparateurs réalisé par les Chambres de métiers et de l’artisanat et l’Ademe) ou Repair Café
Recycler : si l’objet n’est pas réparable ou s’il est obsolète, le déposer en déchèterie ou dans des bornes de collecte spécifiques
En moyenne, les foyers ayant participé à l’opération Osez changer se sont séparés de 31 % de leurs objets.
4) Choisir des biens durables
Réfléchir précisément à ses besoins, en suivant la méthode BISOU, créée par Marie Duboin et Herveline Verbeken, autrices du livre du livre « J’arrête de surconsommer »
Emprunter, louer ou acheter d’occasion lorsque c’est possible.
Se tourner vers des produits répondant à des labels environnementaux (voir liste établie par l’Ademe).
Vérifier l’indice de réparabilité.
5) Se faire accompagner
Pour entamer un désencombrement à son tour, on peut ressentir le besoin de se faire accompagner par une personne externe au foyer. Il est possible de s’adresser à une ou un « home organiser » qui fera payer sa prestation. Des collectivités mettent parfois en place ce type d’opération, ne pas hésiter à postuler. Sinon, pourquoi ne pas se lancer ce défi avec des amis ou une autre famille ?