Mites et tiques et autres bestioles sympathiques

Moustiques, guêpes, araignées, …  Ces charmantes bestioles partagent souvent notre habitat et nos jardins. Pas facile de cohabiter ! Voici quelques idées pour lutter contre les insectes chez soi tout en essayant de respecter la biodiversité.

 

L’abeille

A savoir

• Elle mesure de 9 à 15 mm suivant son espèce
• Il en existe plus de 1000 espèces différentes en France
• Elle est indispensable à la biodiversité car c’est un insecte pollinisateur : elle peut visiter jusqu’à 250 fleurs en une heure !

Pourquoi on ne l’aime pas

Parce qu’elle pique si elle se sent attaquée ! L’abeille est plus attirée par les fleurs que par notre assiette. Elle ne piquera que très rarement, et pour cause, elle mourra de suite en perdant son dard.

On fait comment ?

En cas de terreur absolue face à cette mignonne petite abeille, ne surtout pas la tuer. On essaie de l’éloigner. Au choix, en faisant brûler de l’encens qu’elle déteste ou bien en utilisant des huiles essentielles à base de citronnelle ou bien encore avec ce mélange citronnelle de Java + géranium rosat + clou de girofle à vaporiser.

L’araignée

A savoir

• De quelques millimètres à 6 cm pour la tégénaire des maisons.
• Il en existe 1622 espèces différentes recensées en France, dont 127 sont endémiques (on ne les trouve qu’en France), et 300 exposées à un risque d’extinction.
• Indispensable, l’araignée attrape moustiques, mouches, collemboles (petits organismes dans le sol), dans sa toile. Elle permet donc de réguler les populations de ces petites bêtes invasives.
• A noter que ce n’est pas un insecte mais un arachnide.

Pourquoi on ne l’aime pas

Parce qu’elle fait peur ! Elle fait aussi des toiles dans nos maisons. Si elle mord (elle ne pique pas) c’est pour se défendre. Elle préfère fuir à toutes pattes ! Et aucune espèce en France n’est dangereuse.

On fait comment ?

Ne surtout pas l’écraser ! La piéger et la relâcher dehors. Mais il faut savoir que s’il fait froid, elle mourra. On peut aussi essayer ce remède de grand-mère : disposer des marrons coupés en deux un peu partout. Cela devrait la faire fuir. Sinon apprendre à vivre avec : elle vous débarrassera des moustiques et des mites (voir plus bas)

Le cafard

A savoir

• Il mesure de 10 à 40 mm de long adulte, suivant l’espèce.
• Il existe principalement 4 espèces de cafard en France : la blatte germanique, orientale, américaine et rayée.
• Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il a son utilité. Il décompose les matières organiques, élime nos déchets et rend de l’azote au sol.
• Aussi appelé blatte ou cancrelat.

Pourquoi on ne l’aime pas

Il est moche et squatte nos cuisines, particulièrement dans les endroits humides où se trouvent des déchets. Il ne pique pas. Mais il peut propager des maladies humaines, dont des salmonelles et Escherichia coli.

On fait comment ?

Commencer par bien nettoyer la cuisine dans tous ses recoins afin qu’il ne trouve pas de quoi manger. Ne surtout pas l’écraser : si c’est une femelle, elle pourrait libérer des œufs qui donneront naissance à plein de petits cafards. Prendre son courage à deux mains, attraper la bestiole avec un mouchoir, la tuer, puis la jeter dans les toilettes et surtout pas dans la poubelle afin que les œufs ne se répandent pas. Sinon on peut aussi mettre de la terre de diatomée sur son passage.

Le frelon asiatique

A savoir

• Il mesure de 2 à 3 cm (le frelon européen est plus gros pouvant atteindre 4 cm).
• Il ressemble à une grosse guêpe.
• Pour le moment, on ne lui prête aucune utilité. Mais de nombreuses voix commencent à s’élever pour arrêter de le diaboliser, sachant que bien installé en France, il ne partira plus.

Pourquoi on ne l’aime pas

Arrivé en France en 2004, il jouit d’une mauvaise réputation. Il vient de terres lointaines, il attaque les abeilles et ravage les vergers. Mais sa piqure est moins dangereuse que celle d’une abeille, il est plutôt pacifique et préfère déguster les fruits dans les arbres. Il attaque seulement si son nid est menacé, mais heureusement celui-ci se trouve généralement en haut des arbres.

On fait comment ?

Le mieux est de l’ignorer, il vous ignorera en retour. Mais si son nid est dans un mur ou le toit de la maison, il n’y a pas d’autre choix que de faire intervenir un professionnel pour le détruire.

La guêpe

A savoir

• Elle mesure de 10 à 19 mm suivant son espèce.
• Il en existe environ 1000 espèces différentes en France
• Maillon essentiel de la chaine alimentaire, elle régule les populations de mouches par exemple qui pulluleraient en leur absence. Elle évince larves, punaises et chenilles des potagers. Un nid de guêpes tue environ 80 000 proies par jour !

Pourquoi on ne l’aime pas

Parce que, l’été à table, elle nous tourne autour et on craint qu’elle nous pique, ce qui en fait n’arrive que très rarement !

On fait comment ?

On ne la tue pas ! Il faut détourner son attention de notre assiette en mettant des déchets bien sucrés (melon par exemple) ou des bouts de jambon à quelques mètres de la table. Si elle s’aventure vers l’assiette, l’emprisonner sous un verre le temps du repas, pour ensuite la relâcher !

La mite alimentaire

A savoir

• Elle mesure de 7 à 20 mm de long en fonction de l’espèce.
• Il en existe principalement 6 espèces dans nos placards : la teigne des fruits secs, celle de la farine, celle du cacao, la pyrale des amandes, la grande pyrale de la farine, et le teigne des semences (céréales et graines) qui aime aussi les vêtements.
• Elle envahit nos placards parce qu’elle aime la chaleur de nos logements : la femelle pond 200 à 300 œufs en quelques jours. A 30°c une génération se reproduit en un mois environ, à 10°c, il lui faut 4 à 7 mois.

Pourquoi on ne l’aime pas

Elle rend notre nourriture impropre à la consommation. Les produits vendus en vrac en circuit bio sont plus impactés que ceux du circuit traditionnel, vendus en paquet. On ne peut pas cohabiter avec elle : il faut passer à l’action.

On fait comment ?

En cas d’invasion, pas d’autres solutions que de jeter les aliments contaminés dans des sacs poubelles hermétiques à jeter tout de suite au container. Faire ensuite un grand nettoyage des placards avec un aspirateur puis tout nettoyer avec du vinaigre blanc. Bien essuyer et mettre quelques gouttes d’huiles essentielles (citronnelle, clou de girofle ou encore menthe poivrée). Attention, des papillons peuvent apparaitre quelques jours après. Les écraser afin d’éviter qu’ils ne pondent dans les aliments. Si l’invasion est importante, poser ensuite des pièges à phéromones dans les placards. Ils sont écologiques et sans danger.
En prévention : mettre tous les aliments en vrac dans des bocaux en verre en vissant le bouchon à fond. Ne pas mélanger un ancien stock avec un nouveau. Pour les aliments en sac, les mettre aussi dans des bocaux : la mite déchire le plastique avec ses dents. Idéalement, stocker les bocaux dans un endroit plus frais.

La mite des vêtements

A savoir

• Elle mesure de 7 à 10 mm de long.
• Dans la nature, elle habite notamment dans les nids des oiseaux où elle se nourrit des restes de plumes. Elle joue un rôle d’élimination d’éléments non dégradables comme peau, fourrure, griffe …
• Dans nos maisons, elle s’attaque aux textiles et habits constitués de fibres animales. Elle aime les placards sombres et l’odeur humaine qui l’attire.

Pourquoi on ne l’aime pas

Elle fait des trous dans nos pull-overs préférés ! Enfin ce sont ses larves qui grignotent nos vêtements.

On fait comment ?

Il n’existe peu voire pas de méthodes d’éradication naturelle. A proscrire impérativement naphtaline et autres solutions chimiques néfastes pour notre santé. Il faut donc agir en prévention :

• Laver soigneusement le linge afin d’éviter les odeurs humaines.
• Sortir et secouer de temps en temps les vêtements.
• Mettre les vêtements dans des caisses hermétiques.
• Cohabiter avec les araignées qui s’en régalent.
• Mettre des boules en cèdre dans le placard.
• Vaporiser des huiles essentielles de neem.
• Utiliser un piège en haut d’une armoire avec une peau de lapin (10 cm2 minimum) placée dans une boite sans couvercle. La peau est à renouveler une à deux fois par an.

Le moustique (moustique tigre)

A savoir

• Il mesure de 0,5 à 1,5 cm. Le moustique tigre est plus petit que le moustique « traditionnel ».
• Il en existe principalement 67 espèces en France, mais seuls 15 sont susceptibles de nous piquer. On distingue :
  • Les Aedes, aussi appelés moustiques chanteurs, famille à laquelle appartient le moustique tigre, reconnaissable à ses pattes rayées. Il est plutôt diurne et aime les zones humides et les villes.
  • Les anophèles, très présents dans le sud de la France, surtout la Camargue. Il est actif à l’aube et au crépuscule. Il peut transmettre le paludisme.
  • Les culex, ils aiment principalement les eaux dormantes (pots de fleurs, gouttières, bassins, …). Ils sont présents en ville comme en campagne.
• Ils sont tous attirés par les odeurs humaines, les couleurs sombres, la chaleur et le CO2 que l’on dégage. Seules les femelles piquent car elles ont besoin de sang pour apporter des protéines à leurs œufs.

Pourquoi on ne l’aime pas

Parce qu’il nous pique et qu’il est bruyant ! Et le moustique tigre est vecteur de maladies pas très sympathiques comme le chikungunya, la dengue, le paludisme et le zika. On recense 65 cas de dengue autochtones en France en 2022 (dengue contactée directement en France) avec un risque de voir apparaitre le chikungunya et le zika en France métropolitaine dans les années à venir.

On fait comment ?

Là encore la prévention est la meilleure des solutions. Il faut éviter de se faire piquer car les protéines données à la femelle permettent de mettre au monde plein de petits moustiques !

• Vider les coupelles d’eau stagnante.
• Se couvrir le soir.
• Installer des moustiquaires dans sa maison (aux fenêtres ou autour de son lit).
• Tenter de les faire fuir en mettant des jardinières de géranium, lavande, romarin, basilic, …  devant les fenêtres.
• Utiliser des ventilateurs, l’air brassé le fait fuir.
• Utiliser un répulsif naturel à base d’huile essentielle de géranium.

La puce

A savoir

• Elle mesure de 1 à 3 mm de long en fonction de l’espèce.
• En France, les trois principales espèces sont :
  • La puce du chat : la plus fréquente, appelée aussi puce du parquet, car elle se loge dans les parquets en attendant son prochain hôte de passage. Elle pique l’homme mais a besoin d’un animal, chat ou chien, pour se développer.
  • La puce du chien, moins fréquente, qui attaque aussi l’homme mais préfère nettement les chiens.
  • La puce de l’homme, en voie de disparition. Elle attaque d’abord la peau humaine puis celles des animaux.
• On reconnait le passage de la puce sur le corps à des boutons légèrement gonflés et alignés.

Pourquoi on ne l’aime pas

Elle pique et se reproduit à très grande vitesse. Elle peut être porteuse de maladie comme la peste. C’est très difficile de s’en débarrasser.

On fait comment ?

En cas d’invasion :

• Traiter en tout premier lieu vos animaux familiers qui en sont les principaux vecteurs.
• Passer méticuleusement l’aspirateur dans la maison et bien vider le sac après chaque utilisation en le mettant tout de suite au container.
• Laver draps, couettes, vêtements, … à 60 °. Si ce n’est pas possible les mettre au congélateur pendant au moins 5 jours à -18°c ou bien les stocker pendant 12 mois dans un contenant hermétique.
• Passer un appareil à vapeur sur la literie.
• Tenter de vaporiser de l’huile de Neem pour les faire fuir.

La punaise de lit

A savoir

• Elle mesure de 4 à 8 mm de long et ressemble à un pépin de raisin. Elle ne vole pas, ne saute pas et se déplace à la vitesse d’une fourmi.
• Elle peut survivre 1 an et demi sans manger.
• Il existe deux espèces principales qui se nourrissent du sang humain, mais 4 autres espèces peuvent occasionnellement piquer l’homme.

Pourquoi on ne l’aime pas

Elle pique beaucoup et envahit le sommier, les plinthes, les parquets, et c’est très difficile de s’en débarrasser sans professionnel.

On fait comment ?

Avant toute chose, ne pas céder à la psychose : « seulement » 10% des foyers français sont infectés.

On la reconnait à des petites taches noires de 1 à 2 mm correspondant à ses déjections ainsi qu’aux petites trainées de sang faites lorsqu’on les écrase en dormant dans les draps.

Si elle est présente dans la maison : c’est trop tard. Ne surtout pas utiliser d’insecticide : mauvais pour notre santé et totalement inefficace sur cette sacrée punaise. On peut tenter d’en venir soi-même à bout (quelques conseils donnés par l’ARS de la région Auvergne Rhône Alpes https://www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr/les-punaises-de-lit-lutter-efficacement-et-prevenir-leur-apparition). Sinon il faut faire appel à un professionnel. Rappelons que c’est très difficile d’en venir à bout. Si l’invasion est récente, choisir un professionnel qui fera intervenir un chien. Grace à son odorat, le chien dressé détectera les lieux exacts où elle est présente. Cela permettra de ne traiter que ces endroits et pas toute la maison.

En préventif, voici quelques conseils :

• Lors d’un séjour à l’hôtel ou autre logement de vacances, train de nuit, … ne pas déposer ses bagages au sol, mais sur un support à bagages et laisser fermer sa valise pendant le séjour.
• En rentrant chez soi, enlever ses vêtements tout de suite et les mettre dans la machine à laver à 60 °c ou bien au sèche-linge, cycle chaud, pendant au moins 30 minutes. Si les vêtements ne résistent pas à ces températures, les mettre au congélateur pendant 3 jours.
• Passer l’aspirateur dans la valise méticuleusement. Jeter immédiatement le sac de l’aspirateur dans un sac poubelle hermétique.

Et si vous avez envie d’en savoir plus sur la reproduction de la punaise de lit, écoutez ce podcast sur sa sexualité débridée !

La tique

A savoir

• Elle mesure de 1 à 5 mm quand elle n’a pas mangé. Remplie de sang, elle peut faire la taille d’un grain de raisin.
• Il existe 41 espèces de tiques en France, dont une seule préoccupante à cause de sa grande présence et de son rôle de transmission des maladies : Ixodes ricinus.
• Elle se trouve principalement dans les milieux forestiers mais aussi dans nos jardins.
• Elle ne fait que 3 repas dans sa vie qui dure de 3 à 4 ans. (en savoir plus sur les tiques : https://francelyme.fr/site/mediatiques/maladies-et-tiques/la-tique/).

Pourquoi on ne l’aime pas

Ce n’est pas agréable d’avoir ce suceur de sang accroché sur le corps. Et surtout, elle peut transmettre la maladie de Lyme, qui peut provoquer des troubles neurologiques, cardiaques et articulaires, ou pire la méningo-encéphalite à tiques (MET) qui affecte le cerveau, mais heureusement très rare (71 personnes touchées de mai 2021 à mai 2023, principalement en Alsace et Haute-Loire, aucun décès).

On fait comment ?

Tout d’abord, on arrête d’avoir peur : 80 à 90% des tiques ne sont pas infectées, et même infectée, elle ne va pas obligatoirement transmettre la maladie. La maladie de Lyme ne tue pas et se traite très bien avec les antibiotiques. Le tout est d’en connaitre les symptômes pour agir vite.

Que faire :

• En promenade, porter des vêtements bien couvrants et des chaussures hautes.
• Rester sur les chemins en évitant les broussailles.
• Après une promenade en forêt ou dans le jardin, examiner son corps avec attention.
• Si une tique est présente, l’enlever avec un tire-tique (coût environ 3€) en respectant le sens de rotation dans le sens des aiguilles d’une montre, afin d’éviter de laisser la tête dans la chair.
• Bien désinfecter.
• Vérifier tous les jours pendant environ un mois que la zone ne devienne pas rouge. Si tel est le cas, consulter son médecin. Idem si la fièvre survient avec des symptômes grippaux.

Tous les droits des illustrations appartiennent à Mon Quotidien Autrement. Les illustrations ont été réalisées par Sandrine de La Simone pour Mon Quotidien Autrement – Pour la suivre sur Instagram, c’est ici.

Dans un souci de lisibilité, les illustrations ne sont pas à l’échelle réelle de ces charmantes bestioles.