Pendant longtemps, vous avez associé l’huile essentielle à cette odeur qui poursuivait toujours votre amie du lycée – un peu hippie – qui adorait les brûle-parfums. Longtemps favorites des parfumeurs avant de devenir les stars des cures de bien-être, les huiles essentielles sont devenues incontournables. Il en existe plus de 400, issues de la distillation à la vapeur d’eau de végétaux, qu’il s’agisse de feuilles, de fleurs, de racines, de graines ou d’écorce. Substances odorantes et volatiles, les huiles essentielles ont la cote mais, si elles sont en vente libre dans le commerce, il convient de respecter un certain nombre de règles. « Il faut qu’il y ait un besoin et un diagnostic. Je ne suis pas favorable aux usages tous azimuts. Si les gens jouent aux apprentis sorciers, le risque est qu’un jour les huiles essentielles ne soient plus disponibles que sur prescription médicale », avance Marie-Thérèse Petit, naturopathe et aromatologue.
Avec un peu de bon sens et un usage raisonné, les huiles peuvent toutefois guérir les bobos et booster le moral au quotidien. « Les huiles essentielles agissent à la fois sur le physique, mais aussi sur le psychisme. En cas de déprime passagère, respirer de l’huile essentielle de petitgrain bigaradier aide à se sentir plus joyeux », explique Marie-Thérèse Petit. Pour les coups de stress, la lavande est particulièrement prisée, puisque convenant à tout le monde, y compris aux enfants à partir de cinq ans. « Diffuser dans une chambre d’enfant un mélange de lavande et d’essence d’orange lui permettra de bénéficier d’un bon sommeil et d’éviter les cauchemars », conseille encore la naturopathe.
A chacun son huile
De fait, il y en a pour tous les maux. Un refroidissement ? Mélanger trois gouttes d’huile essentielle de niaouli et une cuillerée à café d’huile végétale (amande douce, argan, avocat…) vous aidera à garder la forme. Les voies respiratoires bouchées ? Respirer de l’extrait d’eucalyptus smithii aide à la décongestion. Une migraine un peu persistante ? L’huile essentielle de menthe poivrée devrait vous soulager. Des règles douloureuses ? Le romarin peut être votre ami. Et même pour les pathologies plus lourdes, les huiles peuvent être d’un certain recours. L’extrait de niaouli est ainsi utilisé par les patients suivant une radiothérapie.
Les huiles essentielles ne sont pas réservées à nos armoires à pharmacie : l’essence d’arbre à thé est connu pour désinfecter et purifier la peau, et on peut l’utiliser pour nettoyer sa maison de façon écologique… Le citron, lui, est connu pour ses propriétés anti-acné et son action anti cheveux gras. Le romarin à cinéole ferait des merveilles chez les personnes souffrant de maux de dos.
Quelques gouttes dans une tisane, mêlées à l’eau du bain ou encore en évaporation dans l’air ambiant : le choix du mode d’utilisation peut être important. L’application à même la peau, avec une huile végétale, permet à l’huile essentielle de pénétrer très rapidement mais elle peut être déconseillée pour certaines substances, comme la menthe poivrée. De même, il faut s’assurer que l’huile essentielle peut être respirée avant de mettre le nez à même le flacon. « Dans tous les cas, il est proscrit de traiter des enfants de moins de trois ans aux huiles essentielles sans prescription thérapeutique. De même, il ne faut jamais donner d’huile essentielle en gouttes à un bébé » complète Marie-Thérèse Petit. Un examen attentif de la notice d’utilisation et un peu de lectures complémentaires devraient permettre à chacun d’éviter les petits désagréments et de profiter des bienfaits des substance de rose, de cannelle, de sauge ou de dizaines d’autres essences.